* Country teacher

Publié le par 67-ciné.gi-2009











Country teacher drame de Bohdan Slama












avec :
Pavel Liska, Zuzana Bydzovska, Ladislav Sedivy, Marek Daniel, Tereza Voriskova, Milos Cernousek, Zuzana Kronerova, Miroslav Krobot, Zdena Kucerova, Miloslav Vokaty, Jaroslav Vlcek, Frantisek Prosek, Josef Prosek, Anna Vladykova et Pavel Vladyka


durée : 1h57
sortie le 1er avril 2009

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Synopsis
Professeur de biologie dans un lycée de Prague, Petr quitte un jour la capitale pour devenir instituteur dans un village de campagne. Les habitants s’interrogent sur les raisons qui ont pu le pousser à cet exil...


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Entretien avec le réalisateur Bohdan Slama
- : « Quel est le point de départ de Country Teacher ? »

Bohdan Slama : « Deux amis m’ont parlé de leurs histoires qui se ressemblaient : l’un était tombé amoureux d’un homme hétérosexuel ; l’autre, une femme, était amoureuse d’un homme gay. Tous deux souffraient d’avoir été rejetés. C’est de là qu’est née la situation de base du film : une femme désespérément amoureuse d’un homme, lui-même désespérément amoureux du fils de cette femme. Comme une chaîne d’amours non partagées, non réciproques. Il y a six ans, j’avais quitté Prague pour un petit village à une centaine de kilomètres de la capitale. La beauté des paysages et la qualité des rencontres que j’y ai faites m’avaient donné envie de faire un film dans cette région : il m’a semblé évident que Country Teacher devait se dérouler là. Nous avons besoin alternativement de ville et de campagne. C’est comme le yin et le yang. Il faut les deux pour se sentir entier. »

- : « La nature tient une place importante dans le film, à la fois par la beauté de la lumière et des décors et par la place symbolique que prennent les animaux. Comment définiriez-vous son rôle ? »


Bohdan Slama : « Il fallait que l’image soit la plus belle, la plus harmonieuse possible, pour créer un contrepoint avec la situation tragique dans laquelle se trouvent les personnages. Qués que soient nos problèmes, la beauté de la création nous entoure et nous aide à dévéopper la conscience de soi. Pour inscrire les personnages dans cet environnement, j’ai essayé de privilégier les plans-séquences : ils permettent à la situation d’accumuler de l’énergie et de l’émotion. Cela ne rend pas le travail plus facile ! La différence entre les hommes et les animaux est minime. Pendant trois ans, j’ai été gardien de chevaux. En les observant, j’avais remarqué à qué point il était important pour chaque animal de faire partie du troupeau, de la communauté. L’homme est pareil. Il a besoin des autres, parce qu’il ne trouve le bonheur qu’en fonction de sa position vis-à-vis d’autrui. L’instituteur fait cours sur les escargots, qui portent sur eux l’histoire de leur existence, et sur les abeilles, qui renoncent à leur sexualité. »

- : « Pouvez-vous préciser le rôle métaphorique de ces espèces dans le récit ? »

Bohdan Slama : « Je laisserai à chaque spectateur le soin d’interpréter les lecons de l’instituteur ! Ce qui me semble le plus important, c’est quand il explique à ses élèves que chaque créature a un rôle et que remplir ce rôle est le don le plus précieux que chaque individu puisse faire à la communauté. »

- : « Le film montre de manière récurrente la solitude des personnages. Conclut-il à l’impossibilité de l’amour ? »

Bohdan Slama : « D’abord, je veux préciser que la quête d’amour des personnages n’a au fond rien à voir avec leur orientation sexuelle. Elle est la même pour tous. Dans la vie, le grand amour ne se présente pas toujours. L’amour peut prendre des formes très diverses, aussi diverses que le sont les individus, et chaque réaction a une valeur en soi. Il est parfois difficile de l’évaluer, parce que cela nous force à accepter des choses que l’on comprend mal, à pardonner même quand nous nous sentons trahis. Nos personnages ne trouvent peut-être pas un grand amour romantique, mais ils peuvent trouver une amitié plus profonde, qui les renforce, qui les aide à mûrir et à pardonner. La capacité à pardonner est l’une des plus grandes facultés de l’homme. elle peut donner un sens à la vie. »


- : « La scène du viol était-elle centrale dans le scénario ? »

Bohdan Slama : « Centrale, je ne sais pas. elle n’existe pas sans ce qui l’a précédée. L’instituteur ne peut résister à la tentation, il brise un tabou. Je ne crois pas qu’il attende quoi que ce soit en retour du jeune Lada, c’est un geste impulsif. Je savais que ce serait une scène délicate à tourner, que le succès ou l’échec du film dépendrait d’elle. Au moment du tournage, j’ai senti un grand soulagement : je voyais que ca fonctionnait, que la scène était convaincante, tendre et cruelle à la fois. »

- : « Pourquoi avoir tourné principalement en séquences assez longues, qui placent les personnages dans leur environnement ? »

Bohdan Slama : « Pour moi, c’est l’écriture cinématographique la plus naturelle. Je redoute de devoir couper au milieu d’une scène. Si la prise continue, une émotion et une énergie particulières naissent de la situation et c’est ce qui me plaît. Cela veut dire que chaque plan est un combat parce que chaque petite erreur gâche les efforts de tout le monde. Il faut un timing parfait sur le plateau : l’équipe technique et les acteurs doivent rester concentrés tout au long de la scène. Quand le plan est réussi, la satisfaction est incomparable ! »

- : « Pouvez-vous nous parler des acteurs que vous avez choisis ? »

Bohdan Slama : «  Pavé Liska, qui joue l’instituteur, est très connu en République Tchèque. Il a été l’interprète principal de mes deux précédents films, mais je n’étais pas sûr qu’il soit le choix idéal pour celui-ci. Mais il est devenu le personnage tel que je l’imaginais, de facon plus émotionnelle que rationnelle : il s’est laissé absorber par son rôle, a gardé une concentration de tous les instants, et a donné au personnage la vérité et la profondeur que j’espérais. Zuzana Bydzovska, qui joue la mère de Lada, est une célèbre actrice de théâtre, qui n’avait pas travaillé au cinéma depuis longtemps. elle avait un rôle dans mon film de fin d’études. J’ai écrit le personnage pour Zuzana, et je pensais souvent à elle d’elle secrètement la force de continuer à écrire ! Son personnage, Marie, est fort et fait le lien entre les protagonistes. Ladislav Sedivy, qui joue Lada, n’est pas un acteur professionné. Nous avons rencontré plus de 2000 garcons de son âge, et c’est lui qui me paraissait le mieux convenir. Enfin Tereza Voriskova, qui joue sa petite amie, est un des espoirs du cinéma tchèque : nous avons eu la chance de la choisir avant qu’elle ne soit tout à fait connue. »


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Fiche technique
Réalisateur : Bohdan Slama
Directeur de la photographie : Divis Marek
Compositeur : Vladimir Godar
Monteur : Jan Danhel
Mixage : Stephan Konken
Chef décorateur : Vaclav Novak
Décorateur : Petr Pistek
Costumière : Zuzana Krejzkova
Maquilleuse : Veronika Riehs
Ingénieur du son : Jan Cenek
Photographe de plateau : Martin Spelda
Directeur de production : Pavel Cechak
Producteur : Karl Baumgartner, Thanassis Karathanos, Petr Oukropec et Pavel Strnad
Production : Why Not Productions
Distribution : Memento Films Distribution
Attachées de presse : Laurence Granec et Karine Ménard


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présentation réalisée avec l'aimable autorisation de


remerciements à
Sonia Rastello et Pierre-Benoît Cherer
logos, textes & photos © www.memento-films.com

Publié dans PRÉSENTATIONS

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