* Micmacs à tire-larigot de Jean-Pierre Jeunet (Warner Bros France)

Micmacs à tire-larigot comédie de Jean-Pierre Jeunet





avec :
Dany Boon, André Dussollier, Nicolas Marie, Jean-Pierre Marielle, Yolande Moreau, Julie Ferrier, Omar Sy, Dominique Pinon, Michel Cremades, Marie-Julie Baup, Urbain Cancelier, Patrick Paroux, Jean-Pierre Becker, Stéphane Butet, Philippe Girard, Doudou Masta, Eric Naggar, Arsène Mosca, Manon Le Moal, Félicité N’Gijol, Bernard Bastereaud, Tony Gaultier, Stéphanie Gesnel, Noé Boon et en doublure contorsionniste de Julie Ferrier : Julia Gunthel
durée : 1h44
sortie le 28 octobre 2009
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Synopsis
Une mine qui explose au coeur du désert marocain et, des années plus tard, une balle perdue qui vient se loger dans son cerveau... Bazil n’a pas beaucoup de chance avec les armes. La première l’a rendu orphelin, la deuxième peut le faire mourir subitement à tout instant.
À sa sortie de l’hôpital, Bazil se retrouve à la rue. Par chance, ce doux rêveur, à l’inspiration débordante, est recueilli par une bande de truculents chiff onniers aux aspirations et aux talents aussi divers qu’inattendus, vivant dans une véritable caverne d’Ali-Baba : Remington, Calculette, Fracasse, Placard, la Môme Caoutchouc, Petit Pierre et Tambouille.
Un jour, en passant devant deux bâtiments imposants, Bazil reconnaît le sigle des deux fabricants d’armes qui ont causé ses malheurs. Aidé par sa bande d’hurluberlus, il décide de se venger.
Seuls contre tous, petits malins contre grands industriels cyniques, nos chiffonniers rejouent, avec une imagination et une fantaisie dignes de Bibi Fricotin et de Buster Keaton, le combat de David et Goliath...

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Entretien avec Jean-Pierre Jeunet
Jean-Pierre Lavoignat : « Après Un long dimanche de fiançailles et avant Micmacs à tire-larigot, votre nom a été associé à deux autres projets - Harry Potter et La vie de Pi. Pourquoi ne se sont-ils pas concrétisés ? »
Jean-Pierre Jeunet : « Effectivement, juste après Un long dimanche de fiançailles… , la Warner m’a proposé le cinquième épisode de Harry Potter. J’ai refusé. En fait, je ne voyais pas où je pouvais trouver ma place, ni comment je pouvais m’approprier le film. L’univers est déjà là, les décors sont là, les costumes sont là, les acteurs savent parfaitement comment jouer parce que cela fait déjà quatre films qu’ils font ensemble… Je savais que ce serait quand même très lourd sans que ça m’excite réellement. Alien, c’était différent. On m’avait choisi au contraire pour que j’y apporte ma touche personnelle, que j’y mêle un peu de mon univers… En plus, franchement, les histoires de sorciers, de baguettes magiques et de balais volants dans lesquelles absolument tout est possible, ça ne m’intéresse pas beaucoup. J’ai donc dit non, même si… mon agent m’a dit que si je faisais Harry Potter, je serais à l’abri pour le restant de mes jours ! »
Jean-Pierre Lavoignat : « Et La vie de Pi ? »
Jean-Pierre Jeunet : « Ça, ça m’intéressait et j’ai travaillé dessus pendant deux ans. J’avais lu il y a quelques années ce très beau livre de yann Martel qui commence en Inde, se poursuit en pleine mer et raconte, après un terrible naufrage, la confrontation sur un canot de sauvetage à la dérive de ses deux seuls passagers : un jeune garçon et un tigre. Et je m’étais dit qu’il était inadaptable. Trop riche, trop précis, trop plein d’embûches : la mer, un enfant, un tigre, autant d’éléments incompatibles. Et puis, la Fox, pour qui j’ai fait Alien, m’a appelé pour… me proposer de l’adapter ! C’était un trop beau sujet, je ne pouvais pas le laisser passer. C’est une formidable histoire de volonté et de survie. Et même si l’univers est très loin du mien, j’y retrouve le thème de tous mes films, celui du Petit Poucet : un orphelin qui se bat contre un monstre. Ce n’est simplement jamais le même monstre. Cette fois, il avait l’apparence d’un tigre. J’ai donc relu le livre dans l’optique de l’adapter et j’ai accepté leur proposition à la condition qu’ils me laissent écrire le scénario et faire le film à ma façon. Avec Guillaume Laurant, mon complice habituel, on s’est tout de suite mis au travail. Et très rapidement, après seulement deux versions, on est arrivés à un script qui plaisait à tout le monde. Puis pour chiffrer le coût du film - le projet est tellement complexe – on a fait un story-board. J’ai fait réaliser une maquette du bateau de Pi et du tigre, comme on fait pour un film d’animation et, avec mon caméscope, j’ai fait 3500 photos des découpages. J’ai monté tout ça sur iPhoto et je l’ai envoyé à Maxime Rebière qui a tout redessiné. On a donc aujourd’hui à la fois un story-board photographié et un story-board dessiné ! On a commencé les repérages en Inde et j’ai visité les grands studios de la Fox où a été tourné Titanic … Pour moi, c’était évident que ça allait se faire. Et puis, le chiffre est tombé : 85 millions de dollars ! Tout ça pour un gamin indien avec un tigre sur un bateau, ça n’avait pas de sens. On a réfléchi dans toutes les directions pour descendre le budget à 60 millions sans trouver de solution jusqu’au moment où l’un des patrons de la Fox m’a dit : «Vous n’avez qu’à le produire, vous ! » C’était le monde à l’envers ! Je croyais qu’effectivement on pourrait le faire en Europe pour moins cher qu’à Hollywood. On a étudié le problème ici, on est allé aux studios d’Alicante où a été tourné Astérix aux Jeux Olympiques, on a rencontré des tas de gens, on a travaillé sur des machines à faire des vagues, on a réfléchi à des techniques particulières de tournage, etc. Et on a fait le budget. La Fox ne voulait pas dépasser 60 millions de dollars. On est arrivé à 59 millions mais… d’euros et on était au moment où le taux de change était le plus favorable à l’euro si bien que ça revenait exactement au même : 85 millions de dollars ! Du jour au lendemain, je n’ai plus eu de nouvelles. Jusqu’au jour où le producteur Gil Netter m’a dit qu’ils réfléchissaient à de nouvelles solutions. Mais moi, ça faisait deux ans que j’étais dessus, je n’avais pas envie d’y passer ma vie. J’avais trop besoin de tourner. Et, très rapidement avec Guillaume, on s’est mis sur Micmacs à tire-larigot… que j’avais déjà plus ou moins en tête. En trois-quatre mois, on avait fini le scénario. »
Jean-Pierre Lavoignat : « Justement, quelle a été la première idée de Micmacs à tire-larigot… ? Le héros avec une balle dans la tête ? Les chiffonniers ? Les marchands d’armes ? »
Jean-Pierre Jeunet : « Comme toujours, tout est venu un peu en même temps. Déjà, il y a toujours au fond de moi cette histoire du Petit Poucet dont je parlais tout à l’heure… Quant à l’idée des marchands d’armes, il y a longtemps qu’elle me trotte dans la tête. Lorsqu’on faisait le montage de La Cité des enfants perdus à Saint-Cloud à côté des usines Dassault, on allait souvent dans un restaurant où déjeunaient aussi les ingénieurs de Dassault. C’étaient des hommes comme il faut, en costume-cravate, avec de bonnes têtes, mais je ne pouvais m’empêcher de penser qu’ils étaient en train de concevoir et de fabriquer des armes de folie pour déchirer et tuer les autres êtres humains de la planète ! Ça n’avait pas l’air de les tracasser beaucoup ! J’avais été heurté, choqué par ça. En même temps, je ne voulais pas faire un film à thèse mais une comédie. Et qu’y a-t-il de plus opposé aux marchands d’armes que des chiffonniers ? C’était facile ensuite d’imaginer que cette bande de ferrailleurs allait unir ses forces contre ces businessmen de la mort. Toujours David contre Goliath… L’idée est venue naturellement, d’autant que j’avais envie, face aux marchands d’armes, d’une bande de personnages à l’image des jouets de Toy Story - je suis un très grand admirateur du travail de Pixar. Des gens singuliers, en marge, un peu simplets, mais avec chacun, comme dans Toy Story, une caractéristique, une particularité qui sert l’histoire, qui permet de faire avancer l’intrigue. Des justiciers loufoques, maladroits, parfois poétiques, toujours solidaires et surtout profondément humains. Notre autre grande référence, c’était la série Mission impossible dont je suis un fan inconditionnel. Il est clair que dans la construction de l’intrigue, dans les rebondissements, dans le récit des manipulations - le faux voyage dans le désert par exemple - il y a des réminiscences des épisodes de Mission impossible… »
Jean-Pierre Lavoignat : « Et aussi, parfois, des films de Sergio Leone… »
Jean-Pierre Jeunet : « Oui, bien sûr. Dès qu’on raconte une histoire de vengeance, de règlements de compte, il y a des séquences de Leone qui vous reviennent. Et ça m’amusait de lui rendre hommage sous forme de clin d’oeil … »
Jean-Pierre Lavoignat : « On ne peut pas ne pas penser non plus à Délicatessen – sans doute le côté bricolo de la caverne des chiffonniers ! – et à Amélie Poulain – le côté naïf, innocent et bon de Bazil… D’ailleurs c’est un peu comme si Micmacs à tire-larigot… était la rencontre des deux films, de Délicatessen et d’Amélie Poulain… »
Jean-Pierre Jeunet : « C’est vrai. Sans que ce soit délibéré bien sûr. Chassez le naturel… En tout cas, à partir du moment où j’avais le thème, on a fait comme on fait toujours avec Guillaume : on remplit chacun notre boîte à idées avec des suggestions de personnages, des scènes, des bouts de dialogue, des souvenirs de petits gestes qui remontent à l’enfance, des expressions, des envies de décors, jusqu’au moment où ces boîtes à idées débordent et où on n’a plus qu’à puiser dedans - tout en inventant de nouvelles choses - pour créer les personnages, construire l’histoire et écrire le scénario. »

Jean-Pierre Lavoignat : « En quoi vous complétez-vous avec Guillaume Laurant ? »
Jean-Pierre Jeunet : « C’est difficile à dire. C’est une alchimie mystérieuse. Une vraie complicité qui se déroule dans le bonheur et où, surtout, chacun fait rebondir l’autre, si bien que, très vite, on ne sait plus qui a trouvé quoi. Entre nous, c’est une partie de ping-pong incessante. Il est évident aussi que nos univers s’accordent très bien. J’aime jouer avec la langue française - et lui aussi. Si je choisis de tourner coûte que coûte en France et en français, c’est justement pour pouvoir jouer avec la langue. Ma grande référence, bien sûr, c’est Jacques Prévert. Tout vient de là. Il me nourrit constamment. Avec Guillaume, on a la même passion pour Prévert, pour le réalisme poétique cher à Carné et Prévert. Moi, j’essaie de mettre ce décalage poétique dans tous mes films et lui a une grande facilité à aller vers ça… D’ailleurs, quand les dialogues deviennent un peu trop banals à mon goût, je lui dis : Il faut qu’on re-prévérise ça ! . Autant dire qu’avec les dialogues du personnage d’Omar, on s’en est donné à coeur joie ! »
Jean-Pierre Lavoignat : « Qu’est-ce qui était le plus difficile lors de l’écriture de Micmacs à tire-larigot… ? »
Jean-Pierre Jeunet : « Rien de fondamental. Il fallait simplement trouver le juste équilibre entre la bande de chiffonniers, qui ont donc l’air de sortir de Toy Story et les marchands d’armes qui sont des références plus sérieuses. En même temps, ces marchands d’armes ne devaient être ni trop sérieux ni trop dans la caricature. C’était un autre équilibre à trouver. C’est d’ailleurs pour ça qu’avant d’écrire, moi qui ne connaissais pas grand chose à l’industrie des armes, j’ai mené ma petite enquête. Avec le journaliste Phil Casoar, on a rencontré et interrogé un homme à la retraite de la direction générale de l’armement, un ancien barbouze, un ingénieur de chez Matra… On a visité aussi une usine d’armement en Belgique - en France, ça n’était pas possible. Des gens adorables, des techniciens passionnés qui parlent de leur usine comme d’une chocolaterie sauf que le nouveau caramel qu’ils viennent d’inventer, lorsqu’il atteint sa cible, fait monter la température d’un char à 2500° ! Autant dire qu’à l’intérieur tout le monde crame en une fraction de seconde ! Terrifiant. Et eux en parlent juste comme d’une avancée technologique ! Toutes les phrases qui, dans le film, évoquent l’industrie d’armement sont authentiques, comme par exemple : On ne travaille pas pour le ministère de l’attaque mais pour le ministère de la Défense. C’est merveilleux quand même comme couverture pour se donner bonne conscience ! Sauf que leurs produits sont vendus et qu’au bout de la chaîne, ils provoquent la souffrance, le deuil, la mort… »
Jean-Pierre Lavoignat : « Avez-vous trouvé assez facilement les personnages qui allaient composer la bande des chiffonniers et comment leurs particularités allaient servir l’action ? »
Jean-Pierre Jeunet : « C’est là où on pouvait le plus s’amuser, le plus jouer sur la fantaisie. L’idée, c’était de trouver des personnages assez pittoresques avec un vecteur précis, un peu à la Molière : Le bourgeois gentilhomme, L’avare, Le misanthrope, etc. Au départ, ils étaient plus nombreux qu’aujourd’hui. Et puis, de séance de travail en séance de travail, on élimine, on épure, on garde l’essentiel. Et à un moment donné, j’ai décidé que c’était bien qu’il y en ait sept. D’abord parce que c’est un chiffre magique et ensuite, parce que cette histoire, c’est un peu aussi Blanche Neige et les sept nains ! D’ailleurs, leurs noms sont aussi évocateurs que le nom des nains : Tambouille, parce qu’elle fait la cuisine, Placard, parce qu’il sort de prison, La môme caoutchouc, parce qu’elle se plie réellement en quatre, Fracasse, parce qu’il est fracassé de toutes parts, Remington, parce qu’il tape à la machine, Calculette, parce qu’elle calcule tout de manière instinctive. Il n’y a que Petit Pierre qui, lui, doit son nom à un artiste naïf que j’aime beaucoup. Une sorte de Facteur Cheval qui a fait avec des matériaux de récup’ une oeuvre intitulée “Le Manège”. Les automates insensés que Petit Pierre fabrique dans le film sont des oeuvres d’un autre artiste que j’ai découvert à la Halle Saint Pierre, à côté de chez moi, à Montmartre où, comme j’aime beaucoup l’art naïf, l’art brut, je vais souvent : Gilbert Peyre. J’ai créé le personnage de Petit Pierre pour pouvoir utiliser ses oeuvres. Heureusement, comme Gilbert Peyre aime bien mes films, il a accepté de nous les prêter. Après avoir défini les personnages, on a juste cherché en quoi leurs caractéristiques allaient être utiles à l’évolution de l’histoire, à la mécanique de la vengeance, aux rebondissements de l’intrigue… »
Jean-Pierre Lavoignat : « Ça, c’est pour les 7 nains, et pour Blanche Neige, autrement dit Bazil, comment l’avez vous imaginé ? »
Jean-Pierre Jeunet : « C’est lui le moteur de l’histoire. Il est deux fois victime des marchands d’armes – ils l’ont rendu orphelin et à cause d’eux, il vit avec une balle dans le cerveau qui peut le faire mourir à tout instant. Normal qu’il ait envie de se venger ! En l’adoptant, les chiffonniers – solidaires – ont aussi adopté sa vengeance. Qu’il ait une balle dans la tête, ça nous permettait des dérapages dans la fantaisie, dans le délire, dans l’imaginaire… C’étaient autant d’occasions de petits films dans le film, de petites parenthèses d’animation, toutes ces choses que j’aime tant… »
Jean-Pierre Lavoignat : « À l’origine, vous aviez écrit ce personnage pour Jamel Debbouze et, une fois encore, comme pour Amélie Poulain qui devait être interprétée au départ par Emily Watson et non par Audrey Tautou, rien ne s’est passé comme prévu… »
Jean-Pierre Jeunet : « Après Amélie Poulain , j’avais promis à Jamel que j’écrirai un rôle pour lui. Je l’ai fait. J’ai écrit Micmacs à tire-larigot… pour lui, en prenant le risque, sans lui dire exactement de quoi il s’agissait. Il était tout excité. Son excitation n’est pas retombée à la lecture du scénario, au contraire. On a donc lancé la production et, quelques mois plus tard, à deux mois du tournage, il m’a appelé pour me dire qu’il ne ferait pas Micmacs à tire-larigot…, il avait des raisons personnelles qui faisaient qu’il n’avait plus envie de travailler à ce moment-là. D’ailleurs, depuis, il n’a pas tourné. C’est bien sûr une décision que je respecte. Il n’empêche qu’à deux mois du tournage, c’était un moment… un peu dur ! Heureusement, le destin semble veiller sur moi et faire que, si rien ne se passe comme prévu, tout arrive au fond comme cela devait arriver ! Tout de suite, j’ai pensé à Dany Boon pour le remplacer. Je l’avais quelque part déjà dans un coin de ma tête, comme un autre choix possible. »
Jean-Pierre Lavoignat : « Qu’est-ce qui vous a fait penser à Dany Boon, qui est si différent de Jamel ? »
Jean-Pierre Jeunet : « C’est très dur à dire. Une sorte de sixième sens, d’intime conviction. Dès que j’ai vu Audrey, j’ai su qu’Amélie c’était elle, alors qu’il ne pouvait pas y avoir plus différent d’Emily Watson. Là, c’est pareil. Je le savais. Même avant Dany ! Dès le renoncement de Jamel, je l’ai contacté et lui ai fait passer le scénario modifié – on avait gommé un peu de ce qui avait été écrit spécialement pour Jamel et notamment, la prise en compte de son handicap : c’est lui qui sautait sur la mine au départ… Très vite, l’agent de Dany m’a rappelé pour me dire qu’il ne voulait pas faire le film, que c’était pour Jamel mais pas pour lui. Le film était mort ! Dans la semaine, j’ai réécrit une version pour une femme et même pour un enfant. Quand vous tombez dans l’eau glacée, si vous ne vous débattez pas, vous mourez. Et puis, finalement, on a pu se parler avec Dany. Je lui ai dit : Écoute, tu as raison, il ne faut pas le faire si tu sens que ce n’est pas pour toi, c’est vraiment dommage parce que moi, j’aime beaucoup ce que tu fais et depuis longtemps. Tant pis, on cherchera autre chose à faire ensemble une autre fois. Lui, il me disait aussi qu’il aimait beaucoup mes films et qu’il regrettait de me dire non. Et là, j’ai tenté le coup de poker de ma vie, je lui ai dit : Et si on se voyait pendant une heure ? Pour faire des essais, juste comme ça, pour s’amuser, puisque de toute façon, on sait que tu ne fais pas le film. Juste histoire de voir si on pourrait s’entendre une autre fois. Il a accepté. Ça s’est très bien passé. Je lui disais pendant les essais : C’est vraiment dommage, regarde comme on s’entend bien, regarde comme nos deux univers se mélangent bien, etc, etc. Il se marrait et le soir même il m’a appelé pour me dire qu’il faisait le film ! Et aujourd’hui, lorsqu’on voit Micmacs à tire-larigot…, on ne peut pas envisager quelqu’un d’autre pour le rôle de Bazil. Exactement comme Audrey avec Amélie. Joli coup du destin ! D’ailleurs, le destin a été si clément avec moi que le jour même où le film s’arrêtait et où donc, je me retrouvais libre, Chanel me proposait de réaliser leur nouveau spot de pub Chanel n°5 avec Audrey Tautou ! J’ai pu ainsi terminer mon triptyque avec elle. »
Jean-Pierre Lavoignat : « Après l’accord de Dany Boon, avez-vous apporté beaucoup de modifications au scénario ? »
Jean-Pierre Jeunet : « On a poursuivi avec Guillaume le travail qu’on avait commencé lorsqu’on lui avait fait lire le scénario. Mais c’était plus sur des détails. Et puis, on a fait de vrais essais cette fois. Parce que, par rapport à la petite crevette qu’est Jamel, Dany avait peur d’être trop baraqué, trop robuste et que ça ne fonctionne pas. Très vite, on s’est rendu compte que son côté doux rêveur, son évidente vulnérabilité compensaient sa carrure et même apportaient un contraste intéressant. Au contraire, il ne fallait pas craindre de l’épaissir, de lui mettre un gros pull de laine, un bonnet, de le transformer en nounours maladroit, d’en faire exactement l’opposé de ce qui était prévu à l’origine… »
Jean-Pierre Lavoignat : « Quelle est, selon vous, sa plus grande qualité ? »
Jean-Pierre Jeunet : « Je vais tomber dans des clichés terribles, mais je ne peux pas dire autre chose ! D’abord, c’est un être humain formidable qui, après le succès des Ch’tis est resté d’une modestie, d’une simplicité exemplaire. Pendant tout le tournage, je ne l’ai jamais vu de mauvaise humeur, ni en retard, ni le téléphone à la main, ni exprimant une contrariété ou ayant un mot méchant pour quelqu’un. Vraiment. En plus, il est drôle et il enchante tout le monde. Et puis surtout, professionnellement, il a des qualités que j’aime beaucoup. On sait à quel point il peut être drôle, mais il est aussi efficace et profond dans l’émotion. Il est très technique, rigoureux, sachant son texte au cordeau et en même temps extrêmement inventif, apportant des choses auxquelles je n’aurais pas pensé. Il est très constant, tout en continuant à chercher, tout en ne fermant aucune porte, tout en se laissant aller à l’invention. Par exemple, il y a une prise qui lui a échappé où il a quelque chose de Bourvil. J’ai adoré ça. Et on l’a gardée au montage. »
Jean-Pierre Lavoignat : « Il y a aussi à un moment donné un hommage évident à Chaplin… »
Jean-Pierre Jeunet : « Là, c’est pareil. C’est lui qui a apporté ça. Ce n’était absolument pas prévu à l’écriture. C’est pendant le tournage qu’il a eu à un moment l’idée de jouer la scène de cette manière. Après, au montage, j’en ai rajouté avec la musique… Ce qui est étonnant, c’est vraiment sa régularité. Il n’y a jamais une prise en dessous, c’est impressionnant ! Ce qui m’a le plus surpris, c’est de voir à quel point j’ai été à l’aise instantanément avec lui, ce qui n’est pas toujours le cas avec les acteurs. Est-ce parce qu’il vient du Nord et moi de l’Est, qu’on a galéré un peu pareil, qu’on a fait de l’animation tous les deux ? Il y a entre nous comme une évidence. L’impression de retrouver un vieux pote ! C’est très précieux… Depuis, on s’appelle tout le temps, on s’envoie des vannes, on se charrie. Ce qui est écoeurant, c’est qu’en plus il écrit, il fait des spectacles et il est metteur en scène ! D’ailleurs, j’aime travailler avec des acteurs qui sont aussi réalisateurs comme Mathieu Kassowitz ou Jodie Foster. Vous leur expliquez ce que vous faites – Il y aura un travelling là, je coupe ici et je raccorde là - et ils comprennent, ça simplifie les choses. »
Jean-Pierre Lavoignat : « Avec l’arrivée de Dany Boon à la place de Jamel, est-ce que le casting a changé ? »
Jean-Pierre Jeunet : « Oui et non. Ce n’est pas tant l’arrivée de Dany qui a fait changer les choses que le décalage du tournage. Ce que je voulais, c’était composer un casting cohérent avec des gens qui, au contraire, venaient de tous les horizons : Jean-Pierre Marielle qui incarne la grande tradition du cinéma français des années 70, Omar Sy qui vient de la télé, Julie Ferrier qui, comme Dany, vient de la scène. Bien sûr, pour son personnage de la Môme Caoutchouc, on a fait appel à une vraie contorsionniste, une jeune fille russe qui vit en Allemagne et qui est tout simplement hallucinante. Michel Cremades, merveilleux second rôle des comédies à la française. Et quelques uns de mes fidèles : Yolande Moreau et André Dussollier, qui sont les deux premiers auxquels j’ai pensé et pour qui j’ai écrit, Dominique Pinon bien sûr et Urbain Cancelier. Et des nouveaux : Nicolas Marié, qui joue l’autre marchand d’armes, le rival de Dussollier (au début, ce devait être Albert Dupontel mais il a été pris par son film, puis François Berléand qui, lui aussi, est parti tourner le film de Philippe Lefebvre) et Marie-Julie Baup qui joue Calculette et qui n’avait pas encore fait de cinéma (au départ, ça devait être Marina Foïs, mais elle était enceinte)… Ce qui était important, comme toujours, c’était de chercher l’acteur qui avait le plus de talent pour le rôle. C’était bien de les avoir tous et tous ensemble. Un bonheur. »
Jean-Pierre Lavoignat : « Dans l’équipe technique, il y a aussi un nouveau - et à un poste essentiel : le chef opérateur… »
Jean-Pierre Jeunet : « Oui, c’est le Japonais Tetsuo Nagata. Bruno Delbonnel, avec qui j’ai fait Amélie Poulain et Un long dimanche de fiançailles …, n’était pas libre puisque lui, l’enfoiré !, a accepté de faire un épisode d’Harr y Potter ! Mais j’avais donné mon accord ! Il a bien fait, c’est bien pour lui, c’est un défi excitant et ça va, je l’espère, lui ouvrir une carrière encore plus grande aux Etats-Unis… D’ailleurs je viens de voir le film, il a fait un travail hallucinant. Donc comme Bruno n’était pas libre, j’ai cherché et j’ai pensé à Tetsuo Nagata dont j’avais beaucoup aimé le travail sur La chambre des officiers et La môme . J’y vois une famille d’images un peu proche de la mienne. Des couleurs chaudes, un certain esthétisme… En plus, j’avais déjà travaillé avec lui sur deux ou trois pubs, dont celle pour Chanel. Comme il n’aime pas faire le cadre – c’est toujours moi qui le décide mais jamais moi qui l’exécute – on a pris le steadycamer belge Jan Rubens. Mais même si l’on est parfois allé vers des couleurs que j’utilisais moins avant – des mauves, des bleus, des verts… - j’ai le sentiment que l’image n’est pas différente de mes autres films. Comme si chaque chef opérateur, aussi différent soit-il, de Darius Khondji à Tetsuo Nagata, en passant par Bruno Delbonnel, mettait son talent au service de ma vision, de mon imaginaire… »
Jean-Pierre Lavoignat : « En revanche, en dehors du chef op’, on retrouve toute votre équipe technique habituelle… »
Jean-Pierre Jeunet : « Oui, Aline Bonetto à la déco, Madeline Fontaine aux costumes, Nathalie Tissier aux maquillages, Hervé Schneid au montage (c’est le seul à qui je confierais la finalisation du film si un requin me mangeait !), les Versaillais aux effets spéciaux, Alain Carsoux aux effets visuels numériques, l’équipe son, l’équipe mixage, l’équipe étalonnage… C’est comme une troupe. Il y a entre nous je n’ose pas dire beaucoup d’amour mais enfin quelque chose de spécial qui nous réunit. Moi, j’aime travailler avec eux parce que ce sont les meilleurs ! Et je crois qu’ils aiment bien travailler avec moi parce qu’ils savent que je vais les fouetter au bon sens du terme, les pousser à aller plus loin et leur donner les moyens de le faire bien … »

Jean-Pierre Lavoignat : « La caverne d’Ali-Baba dans laquelle vivent les chiffonniers est un décor très impressionnant. Quelles indications aviez-vous données à aline Bonetto ? Et à Madeline Fontaine pour les costumes ? »
Jean-Pierre Jeunet : « Une fois encore, Aline m’a épaté. Je lui avais juste dit : Voilà, ils ont sculpté une grotte dans un tas de ferraille pour y vivre, il faut que les murs soient en métal. Je l’avais vue se décomposer un peu ! Comme elle a pour principe de ne quasiment jamais rien montrer avant, ni dessin, ni maquette, j’ai découvert la caverne une fois terminée. Ma mâchoire s’en est décrochée d’admiration ! sur les costumes, c’est un peu différent, c’est moins mon truc, j’ai moins d’idées au départ et je réagis beaucoup aux propositions de Madeline. C’est en voyant cette espèce de salopette surréaliste qui ne devait jouer que dans une scène que j’ai dit : C’est ça, la tenue de Bazil ! La seule piste que j’avais quand même donnée à Madeline pour Bazil, c’était la photo de la première marionnette de mon premier court-métrage. Celle d’un bonhomme avec un gros pull qui, déjà, ressemblait à Bazil ! »
Jean-Pierre Lavoignat : « Au fond, le seul domaine où vous n’êtes pas fidèle, c’est la musique… »
Jean-Pierre Jeunet : « Oui, parce que j’essaie à chaque fois de trouver la musique qui correspond le mieux à l’esprit et à l’histoire du film. On avait l’idée de Carlos d’Alessio avant même de tourner Délicatessen. Pour La cité…, tout de suite on a rêvé de Badalamenti parce que… David Lynch et on l’a eu. sur Alien, c’était un jeune compositeur (il coûtait moins cher à la Fox !) qui s’inscrivait dans la tradition musicale des films d’action. Pour Amélie Poulain, cela a été la rencontre exceptionnelle et entièrement due au hasard – ou au destin ! – avec Yann Tiersen. une osmose incroyable entre l’image et la musique. Pour Micmacs à tire-larigot…, j’avais envie au départ de quelque chose d’un peu plus moderne, d’un peu plus rap, de prendre des vieilles musiques de fi lms d’action, de les sampler, mais ça ne marchait pas. Il s’est trouvé qu’on cherchait un extrait d’un vieux fi lm pour le générique – le générique dans le générique, c’est une idée que j’avais depuis longtemps. En regardant le coffret Bogart chez Warner (ça simplifiait les problèmes de droit !), j’ai revu Le grand sommeil où j’ai trouvé exactement ce dont je rêvais. Et tout d’un coup, en écoutant la musique du film Le grand sommeil composée par Max Steiner, je me suis dit qu’elle était idéale pour toutes les scènes d’action. Par chance, il y avait de beaux enregistrements puisqu’elle avait été réenregistrée dans les années 70. Mais ça ne suffisait pas. Encore une fois, un coup de destin, exactement comme pour Amélie Poulain. Un jour, la doublure lumière de Dany qui tient un restaurant me donne le disque d’un de ses clients. Je l’écoute en allant sur le tournage en voiture et je trouve ça bien. Je rencontre le compositeur, Raphaël Beau, un jeune prof de musique, qui enseigne en banlieue dans des classes difficiles. Je lui dis que ça m’intéresse mais que je ne peux rien lui promettre pour l’instant. Il a composé 25 morceaux sans être engagé ! À chaque fois qu’il composait pour une séquence particulière, ça ne marchait pas, mais dès qu’on mettait sa musique sur une autre séquence, ça marchait à merveille ! à la fin, je lui ai donc dit : Eh bien oui, c’est toi qui fais le film ! »
Jean-Pierre Lavoignat : « Vous parliez du film Le grand sommeil, il y a aussi un extrait d’un dessin animé de Tex Avery qui tombe on ne peut mieux à propos. comment l’avez-vous déniché ? »
Jean-Pierre Jeunet : « Une fois encore le hasard – ou le destin ! Guillaume a une petite fille qui est folle de Tex Avery et, en regardant un jour avec elle des dessins animés, il est tombé sur cette séquence. La coïncidence était trop belle pour ne pas s’en servir. D’autant qu’une fois encore, c’est un film Warner et que Tex Avery est une de mes idoles – j’ai même écrit un livre sur lui il y a longtemps… »
Jean-Pierre Lavoignat : « On retrouve dans Micmacs à tire-larigot… le Paris que vous aimez, le Paris traditionnel de toujours, mais il cohabite cette fois avec le Paris d’aujourd’hui et son architecture contemporaine. On dirait que vous avez voulu brouiller les cartes en mêlant les époques et pas seulement dans l’architecture. il y a par exemple ce très beau plan avec, sur la même image, le tramway et un vieux triporteur de récupération… Et également cette utilisation de Youtube à la fin du film… »
Jean-Pierre Jeunet : « Pour Youtube, ça m’amusait, alors qu’on me reproche souvent d’être trop rétro, d’utiliser quelque chose qui est tellement dans l’air du temps. Et il fallait se dépêcher de le faire avant que d’autres n’en aient l’idée ! quant à Paris, j’ai essayé de changer un peu car je commence quand même à avoir fait le tour du Paris traditionnel que j’adore - les piles de pont, le métro, les gares… J’aimais l’idée d’y mêler certains éléments du Paris d’aujourd’hui que j’aime beaucoup aussi, je ne peux d’ailleurs filmer que ce que j’aime. si bien qu’un magnifique bâtiment années 30 côtoie le nouveau tramway des Maréchaux, le métro aérien une poste moderne surmontée d’un néon, la verrière des Galeries Lafayette un rayon d’articles de sport en lycra et l’entrée du Musée d’Orsay un café contemporain… Le pari était de magnifier la même ville, mais de manière un peu différente et en ajoutant cette fois la banlieue. Mais c’est toujours un Paris sinon idéalisé, en tout cas vu à travers mon imaginaire, à travers mon filtre… Je ne peux pas résister à vider quand même un peu les rues, à nettoyer le ciel, à jouer avec les couleurs. Mais bien sûr, j’ai eu beaucoup de plaisir à tourner au Canal de l’Ourcq au pont de Crimée que j’adore. Prévert y a été photographié par Doisneau, à côté il y a l’école Marcel Carné et on voit passer la péniche Arletty sur la Seine… C’est là qu’a été tourné Les portes de la nuit, film de Carné où le Destin est joué par Jean Vilar. Et, comme par hasard, c’est au Théâtre Jean Vilar à Suresnes qu’on a tourné le siège social d’une des compagnies d’armement. J’adore ces signes du destin ! Carné-Prévert, c’est un héritage que je revendique complètement. »
Jean-Pierre Lavoignat : « Vous dites que vous ne pouvez pas vous empêchez de vider les rues, de nettoyer le ciel. Y a-t-il eu beaucoup d’effets spéciaux numériques ? »
Jean-Pierre Jeunet : « Il doit bien y avoir 350 plans truqués mais ce sont des choses assez simples. Il n’y avait pas de grandes scènes, comme dans Un long dimanche de fiançailles … , l’explosion du dirigeable. Mais il y a toujours quelque chose à effacer, à changer. »
Jean-Pierre Lavoignat : « On sent chez vous – et ça se voit même dans le film, par exemple dans la caverne des chiffonniers ! – un vrai goût pour le bricolage au sens noble du terme. »
Jean-Pierre Jeunet : « J’adore ça. J’adore la fabrication du film elle-même et j’ai besoin d’être présent à toutes les étapes, à chaque seconde. Ça commence par le choix du papier pour le story-board jusqu’au mixage et à l’étalonnage. Contrairement à d’autres metteurs en scènes que ces dernières étapes-là ennuient, moi je m’amuse à chaque instant. C’est ma manière de faire et je revendique ce plaisir là. La fabrication est mon plaisir ultime. J’ai toujours l’impression d’être un gamin qui ouvre sa boîte de Meccano et s’amuse avec chaque pièce. Et pas question qu’il reste un boulon non utilisé au fond de la boîte ! En même temps, je me sens aussi comme un chef devant ses fourneaux. Quand il fait un plat, il choisit les ingrédients, il invente, il mijote, il prend des risques. Bien sûr il faut que ce plat lui plaise mais il n’a qu’une seule envie, c’est de le partager avec les autres. Pour moi c’est pareil. Ce plaisir n’a d’intérêt que si je peux le faire partager aux spectateurs. Au fond, dans l’esprit de Micmacs à tire-larigot…, on pourrait résumer en disant que le cinéma c’est bidouille et tambouille ! En même temps, sur ce film, j’ai quand même senti le vent du boulet si l’on peut dire. On l’a fabriqué avec 25 M€, ce qui est énorme pour un film français et pourtant, on était un peu serrés. Je me dis que je fais donc un cinéma qui coûte cher et ça commence à m’inquiéter. Micmacs à tire-larigot… ne devrait pas coûter cher, c’est juste une histoire de chiffonniers qui se déroule aujourd’hui ! Le jour où je voudrais faire un film de science fiction, que va t-il se passer alors ? »
Jean-Pierre Lavoignat : « Choisir la Warner comme distributeur, cela allait de soi après l’affaire d’Un long dimanche de fiançailles… ? »
Jean-Pierre Jeunet : « Bien sûr. Sans la Warner, sans Francis Boespflug en France, sans Richard Fox aux Etats-Unis, jamais je n’aurais pu faire Un long dimanche de fiançailles. J’ai quand même eu 36 M€ pour réaliser – en français, en France, avec des acteurs français – un de mes rêves. Je leur dois beaucoup. Et franchement, cette affaire politique autour de l’agrément du film n’a pas été très reluisante… Faire passer Un long dimanche de fiançailles … pour un film américain, même pour une question de lobbying, c’est tellement grotesque. »
Jean-Pierre Lavoignat : « Avez-vous trouvé facilement le titre Micmacs à tire-larigot ? »
Jean-Pierre Jeunet : « Non ! Soit le titre est là avant même d’écrire, comme Délicatessen, soit il faut chercher et ce n’est pas toujours évident. J’aurais très bien pu l’appeler Saperlipopette - je garde ça pour un prochain ! Mais j’aimais beaucoup l’expression tire-larigot, qui correspondait bien à l’esprit du film – c’est d’ailleurs le nom de la caverne des chiffonniers. Employée toute seule, ça ne faisait pas un titre. Je crois que c’est Phil Casoar qui a pensé à Micmac s à tire -larigot. Je me demande bien comment il va être traduit à l’étranger ! »

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Fiche technique
Réalisateur : Jean-Pierre Jeunet
Scénario : Jean-Pierre Jeunet et Guillaume Laurant
Dialogues : Guillaume Laurant
Producteurs : Frédéric Brillion, Gilles Legrand et Jean-Pierre Jeunet
1er assistant réalisateur : Thierry Mauvoisin
Scripte : Anne Wermelinger
Directeur de casting : Pierre-Jacques Benichou
Story-board : Maxime Rebiere
Recherches : Phil Casoar
Directeur de production : Jean-Marc Deschamps
Régisseur général : Eric Duchene A.F.R.
Directeur de la photographie : Tetsuo Nagata A.F.C.
Opérateur steadicam - cadreur : Jan Rubens
Séquences animées : Romain Segaud
Etalonnage numérique : Didier Lefouest
Photographe de plateau : Bruno Calvo
Making-of : Julien Lecat
Chef opérateur du son : Jean Umansky
Créatrice de costumes : Madeline Fontaine
Chef maquilleuse : Nathalie Tissier
Maquilleurs Sfx : Jean-Christophe Spadaccini et Denis Gastou
Chef coiffeur : Stéphane Malheu
Chef décorateur : Aline Bonetto A.D.C.
Effets spéciaux de plateau : Les Versaillais
Chef monteur : Hervé Schneid A.C.E.
1ère assistante monteuse : Anne-Sophie Bion
Chef monteur son : Gérard Hardy
Sound design : Selim Azzazi
Bruiteur : Jean-Pierre Lelong
Mixeur : Vincent Arnardi C.A.S.
Chef machiniste : Bruno Dubet
Chef électricien : Patrick Contesse
Coordinateurs cascades : Patrick Cauderlier et Jean-Claude Lagniez
Directeur de post-production : Emmanuel Legrand
Eff ets visuels numériques : Duran Duboi
Directeur des effets visuels : Alain Carsoux
Musique originale : Raphaël Beau
Musiques additionnelles : Max Steiner
Conseiller artistique musiques : Edouard Dubois
Sculptures animées : Gilbert Peyre
Entretiens : Jean-Pierre Lavoignat
Conception affiche : Couramiaud / Laurent Lufroy
Photos : Bruno Calvo
Bande originale disponible chez Milan Music
© 2009 Epithète Films - Tapioca Films - Warner Bros Entertainement France
Conception & réalisations : Éditions Gilbert Salachas - Paris - Tél. : 01 42 03 18 96 - studio@akimbo.fr
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présentation réalisée avec l’aimable autorisation de
remerciements à Amandine Dayre
logos & textes © www.warnerbros.fr
photos © Bruno Calvo