* Lettre à Anna de Eric Bergkraut (Nour Films)

Publié le par 67-ciné.gi-2009











 Lettre à Anna documentaire de Eric Bergkraut










avec :
Anna Politkovskaïa, Vera Politkovskaïa, Ilya Politkovsky, Gary Kasparov, Andrei Mironov, Dimitry Muratov, Zainap Gashayeva, Yuri Chaïka, Alexander Politkovsky, Ramzan Kadyrov et Catherine Deneuve pour la voix française d'Anna Politkovskaïa

durée : 1h15
sortie le 18 novembre 2009




à partir du mercredi 18 novembre au cinéma



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Synopsis
Anna Politkovskaïa a été assassinée le 7 octobre 2006 dans le hall de son immeuble à Moscou. Ce jour là, Vladimir Poutine fêtait son 54ème anniversaire. Elle disait à son sujet que « tant qu'il serait au pouvoir, on ne pourrait pas vivre dans un pays démocratique ».
Ce film documentaire est à la fois un portrait intime de la journaliste et une chronique de la Russie des années Poutine.
Des entretiens inédits et exceptionnels éclairent la nature de son combat pour la vérité sur le "génocide" tchétchène et la liberté de la presse en Russie.
Ils dévoilent une femme engagée auprès des plus faibles, inflexible face au pouvoir, exigeante vis-à-vis d'elle même. Souriante, superstitieuse, parfois cynique ou furieuse, Anna sait que son combat pour la vérité peut la condamner au prix fort.
De la première guerre de Tchétchénie, à la prise d'otages de Beslan, jusqu'au procès de ses assassins présumés, les confidences de ses enfants, Véra et Ilya, de ses collaborateurs à Novaïa Gazeta et de ses proches mettent en perspective une femme lucide et déterminée.


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Anna Politkovskaïa
Fille de diplomates, Anna Politkovskaïa est née en 1958, à New York. Après des études de journalisme à Moscou, elle commence sa carrière en 1980 au journal Izvestia, qu’elle quitte en 1999 pour la Novaïa Gazeta. S’intéressant très rapidement à la guerre de Tchétchénie, elle y est détenue plusieurs jours en février 2001 par l'armée russe, pour avoir enfreint les règlements en vigueur pour les journalistes, alors qu'elle effectuait une enquête sur un centre de détention de l'armée. La même année, menacée par courrier électronique, elle se réfugie plusieurs mois en Autriche.
En 2004, empoisonnée dans l’avion qui l’emmène à Beslan, elle tombe gravement malade. La nature du poison n'a jamais été déterminée, les analyses de sang ayant été détruites par mégarde. En 2006, son dernier ouvrage intitulé Douloureuse Russie, est un véritable réquisitoire contre la politique de Vladimir Poutine en Russie. La journaliste prédit que si une révolution éclate en Russie, elle ne sera ni orange, ni de velours, mais rouge comme le sang. Elle devait livrer pour l’édition du 9 octobre 2006 un article consacré à la torture en Tchétchénie, photos à l’appui. Il n’est jamais arrivé à la rédaction.
Anna Politkovskaïa a reçu de nombreux prix pour son professionnalisme et son engagement en faveur des Droits humains, notamment le Prix Courage en Journalisme de l'IWMF (Fondation Internationale des Femmes dans les Médias), et le Pen Club International en 2002. En 2003, elle reçoit le prix pour le journalisme et la démocratie décerné par l'OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe) En 2004, c’est au tour du Prix Olof Palme pour les Droits de l'Homme. En 2007, pour la première fois de son histoire, le Prix mondial de la liberté de la presse Unesco-Guillermo Cano lui a été décerné à titre posthume.


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La note du réalisateur
Eric Bergkraut : « Je souhaitais réaliser un film totalement différent, un film sur la liberté. Puis est arrivé le 7 octobre 2006…
J’ai appris la mort de Politkovskaïa sur mon autoradio et j’ai immédiatement pensé aux enregistrements que j’avais dans lesquels elle apparaît. Certaines de nos conversations avaient pris un ton très personnel.
Au début, j’ai lutté. Mais il est rapidement devenu une évidence que je devais faire cette
Lettre à Anna. Je ne pense pas que Politkovskaïa avait toujours raison. Elle était humaine et donc faillible. Mais j’ai cette impression qu’elle a toujours recherché la vérité, qu’elle était cohérente dans le respect qu’elle avait des autres. Pourtant, elle n’a jamais simplifié la vie de quiconque.
Mes souvenirs d’Anna sont ceux d’une femme élégante, pleine de discernement et d’autocritique. Elle mérite d’avoir les coulisses de son meurtre exposés au regard de chacun d’entre nous.
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Chronologie
1994-1996 : Première guerre de Tchétchénie
1er octobre 1999 - 1er février 2000 : deuxième guerre de Tchétchénie et prise de Grozny la capitale par les troupes russes. Anna Politkovskaïa est la seule journaliste russe à avoir couvert cette deuxième guerre.
1999 : Poutine est nommé par Eltsine président du gouvernement
Juin 1999 : Anna Politkovskaïa écrit ses premiers articles dans Novaïa Gazeta.
En septembre 1999 : Déclaration de Poutine après des attaques terroristes attribuées aux terroristes tchétchènes : J’irais buter les terroristes jusque dans les chiottes
31 décembre 1999 : Après la démission de Boris Eltsine, Poutine est nommé président par intérim.
26 mars 2000 : Poutine est élu à l'élection présidentielle.
2002 : Anna Politkovskaïa participe aux négociations lors de la prise d'otages du théâtre de la rue Melnikov à Moscou.
2004 : Lors de la prise d'otages de l'école de Beslan en 2004, Anna Politkovskaïa est empoisonnée dans l'avion qui l'emmène sur les lieux.
Le 7 octobre 2006 : elle est assassinée le jour de l'anniversaire de Vladimir Poutine dans le Hall de son immeuble.
Anna Politkovskaïa, mère de deux enfants, allait devenir grand-mère quelques mois plus tard.


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Le Procès
Le 19 février 2009, après trois mois de procès, les jurés du tribunal militaire de Moscou acquittaient les trois hommes accusés d’avoir pris part à l’assassinat de la journaliste. Selon eux, l’enquête n’a réussi à prouver l’implication d’aucun des suspects. Les frères Djabraïl et Ibraguim Makhmoudov et l’ancien policier, Serguei Khadjikourbanov, accusés d’avoir organisé l’assassinat et poursuivis pour meurtre, risquaient la prison à vie.
Reporters Sans Frontières alors déclare que cette décision est la conséquence d’une enquête incomplète et transmise prématurément à la justice. Les irrégularités, les incohérences et l’opacité observées lors de ce procès, fermé à plusieurs reprises au public et marqué par un scandale dès son début, interdisent de considérer l’affaire comme résolue. En l’absence du tireur présumé et faute de connaître l’identité des commanditaires, il est impossible de savoir qui a ordonné ce crime et pourquoi. Tout reste à faire.
Quatre mois plus tard, le 25 Juin 2009, la Cour suprême de Russie annule l’acquittement, à la demande du parquet. La haute juridiction estime que les vices de procédure justifiaient l’annulation du verdict et renvoie le dossier devant un tribunal pour un nouveau procès. Reporters Sans Frontières déclare alors que l’essentiel du dossier est toutefois ailleurs. Il s’agit de l’identité du commanditaire et de l’exécutant de ce crime.
Les enfants de la journaliste assassinée se sont opposés à cette décision. Dans le nouveau procès, le verdict sera le même, car les preuves seront les mêmes, a indiqué l’avocate de la famille, en demandant qu'une nouvelle enquête soit faite.
La Russie est au 141e rang du classement 2008 pour la liberté de la presse de Reporters sans frontières. Vingt journalistes ont perdu la vie en raison de leur activité professionnelle depuis mars 2000.


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Fiche technique
Réalisateur : Eric Bergkraut
Co-auteur : Thérèse Obrecht Hodler
Photo : Laurent Stoop
Montage : Vendula Roudnicka
Musique : Marie-Jeanne Serero et Quatuor Modigliani
Assistant réalisateur : Anja Kofmel
Deuxième caméra : Yuri Burak, Olivier Taieb, Adrian Zschokke
Assistant de la narration : Martin Witz
Mixage : Roberto Filaferro
Enregistrements : Daniel Hobi
Online / Colour Grading : Beat Morell
Design : Petra Jörger
Traductions : Ruslan Bazgiev, Thérèse Obrecht Hodler, David Roscoe
Narrations et doublages en coopération avec Cinema for Peace : Catherine Deneuve, Voix d’Anna pour la version française
Co-producteurs chaînes : Sf : Urs Augsburger, Frank Hubrath, Beat Wieser, Tsi : Luisella Realini, Tsr : Irène Challand, Zdf / 3sat : Inge Classen, Mdr : Katja Wildermuth et Rbb : Rolf Bergmann
Archives : Zainap Gashayeva, Politkovsky Family, Gregor Sonderegger et Laurent Stoop
Avec le soutien de : l’office fédéral suisse de la culture, du Migros Kulturprozent et de Corymbo Foundation
Assistant de la production : Irma Birchler
Coordination postproduction : Christian Müller
Production : p. s. 72 productions GmbH
En co-production avec : zero one film Berlin, les chaînes de télévision Sf / Srg Ssr idée Suisse, Zdf/3sat, Mdr et Rbb
Producteur : Eric Bergkraut
Coproducteurs : Jaka Bizilj, Cinema for Peace, Thomas Kufus et zero one film
Conseil : Isabelle Wekstein - avocat à la Cour
Ventes internationales : Nourfilms pour la France / Patrick Sibourd, Filmstransit pour l’Amérique du Nord / Jan Rofekamp et Diana Holtzberg et Accent films international pour le reste du monde / Carol Spycher

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présentation réalisée avec l’aimable autorisation de

remerciements
à Patrick Sibourd
logos, textes & photos © www.nourfilms.com

Publié dans PRÉSENTATIONS

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