* Numéro 9

Publié le par 67-ciné.gi-2009

Numéro 9 animation de Shane Acker




avec :
Christopher Plummer, Martin Landau, John C. Reilly, Crispin Glover, Jennifer Connelly, Fred Tatasciore, Elijah Wood, Alan Oppenheimer, Tom Kane, Fred Tatasciore et Helen Wilson

durée : 1h20
sortie le 19 août 2009

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Synopsis
Dans un futur proche, la Terre a été ravagée par une grande guerre entre les hommes et les puissantes machines qu'ils ont créées. Sachant l'humanité condamnée, un scientifique crée 9 créatures fragiles et sans défense, à partir d'objets divers ramassés dans les décombres. Incapables de s'opposer aux machines, ils ont formé une petite communauté survivant au jour le jour dans les décombres. Mais le dernier né de cette famille, le Numéro 9, a une mission. Il détient en lui la clé de leur survie et devra convaincre ses camarades de quitter leur refuge de fortune pour s'aventurer au coeur du royaume des machines. Ce qu'ils vont découvrir en chemin représente peutêtre le dernier espoir de l'humanité…


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Notes de production
"Ce qui m'est arrivé est extraordinaire," note le réalisateur Shane Acker qui n'en revient toujours pas d'avoir eu la chance de réaliser son premier film à partir de son court métrage de fin d'études. "J'avais adoré cette histoire et ces personnages, et j'avais encore plein d'idées en tête qui ne demandaient qu'à être développées."
Pour le cinéaste, le passage au long métrage marque l'aboutissement d'une dizaine d'années de recherches. Car si le concept de départ est resté le même, il a su s'entourer de collaborateurs de talent.
"A la fin des années 90, quand j'ai créé le personnage de Numéro 9, il s'agissait d'un innocent prêt à risquer sa vie pour ses camarades et à utiliser son intelligence plutôt que sa force pour tuer un monstre," explique
Shane Acker. "Je voulais qu'on puisse s'identifier à lui, sans dialogue. Du coup, le court métrage pouvait s'avérer universel et accessible, tout en mettant le spectateur à contribution pour réunir les pièces du puzzle et comprendre l'ensemble. Je me disais que ce serait une expérience enrichissante, surtout pour un film d'animation."
"Pour le style visuel du court métrage, je me suis inspiré de plusieurs maîtres du stop-motion comme Jan Svankmajer, les frères Quay, et les frères Lauenstein. D'ailleurs, au départ, le court métrage a été conçu comme un film en stop-motion."
Mais à l'époque, Acker était encore étudiant à Ucla, où il terminait sa maîtrise d'architecture et s'apprêtait à suivre une formation en animation – en s'appuyant sur son court métrage comme film de fin d'études. "J'apprenais en m'exerçant, et je m'exerçais en apprenant," reprend-il. "Mais une production en stop-motion pour un budget d'étudiant aurait été exorbitante. Ceci dit, cela m'a fait réfléchir : qu'est-ce que je pouvais utiliser pour créer les personnages ? Eh bien, toutes sortes d'objets qui me tombaient sous la main. J'ai alors mis au point une tribu de personnages nomades qui portent leurs effets personnels – des matériaux de récupération – sur eux."
"Ce sont des créatures punk-récup," ajoute le réalisateur. "C'est un terme que j'ai entendu dans la bouche d'un fan du court métrage, et je pense que cela correspond très bien au style des personnages qui n'ont pas été conçus comme des jouets, mais pour survivre dans un environnement désolé. J'ai compris qu'il fallait dépeindre leur monde de manière réaliste, en le ponctuant de vestiges d'une époque révolue et de nouvelles formes de vie. Pour ces paysages urbains, je me suis inspiré des photos de villes européennes détruites pendant la Seconde guerre mondiale et des tableaux fantasmatiques de Zdzislaw Beksinski."
Il aura fallu quatre ans et demi pour réaliser le court métrage. "Je faisais des petits boulots pour survivre," se remémore
Shane Acker. "J'ai passé six mois en Nouvelle-Zélande pour travailler sur Le Seigneur des Anneaux : Le retour du roi de Peter Jackson. J'ai énormément appris, comme si je faisais mes classes dans l'animation."
Grâce au court métrage, Acker s'est attaché à ses personnages et à l'intrigue. "Pour moi, le clan de Numéro 9 est la métaphore d'une humanité en devenir qui possède la faculté d'adaptation et d'invention," signale-t-il. "A l'inverse, le monstre qui les poursuit est un prédateur, constitué d'os et de rouages de machines. Et pourtant, il cherche à s'intégrer, ce qui explique qu'il vole l'âme des compagnons de Numéro 9."
"Ces deux espèces sont liées par un talisman, que j'ai imaginé comme le vestige d'une ancienne technologie datant de l'époque où la terre était encore habitée par les humains. Il s'agit d'un vaisseau qui sert à capturer l'âme d'un individu et qui a été séparé en deux parties, dont l'une est tombée entre les mains du monstre et l'autre est en possession du clan."
Achevé en juin 2004, le court métrage, d'une durée de 11 minutes, a suscité l'enthousiasme des spectateurs du monde entier grâce à ses personnages, ses décors futuristes et ses spectaculaires séquences de course-poursuite. D'un festival à l'autre, Acker a remporté un nombre impressionnant de prix. Mais c'est un autre souvenir qui a marqué le réalisateur : "Après les projections, il y avait toujours des femmes ou des jeunes filles qui venaient me voir pour me dire à quel point elles s'étaient attachées au personnage de Numéro 9."
Acker a notamment décroché une citation à l'Oscar du meilleur court métrage d'animation, après avoir remporté la médaille d'or des Oscars étudiants.
"Une citation à l'Oscar, ça vous change la vie !," dit-il. "Je n'aurais jamais cru que le court métrage ferait une telle carrière et je me suis senti extrêmement flatté. Cela m'a ouvert des portes et offert de nouvelles possibilités de m'exprimer comme artiste."
Avant même la citation à l'Oscar, les producteurs Jim Lemley et Dana Ginsburg ont été convaincus par le court métrage. "Cela m'a fasciné," note Dana Ginsburg. "C'est une histoire atemporelle et les personnages sont formidables, ce qui est le propre des meilleurs films fantastiques."
A l'hiver 2005, alors que le producteur exécutif
Jim Lemley se trouvait sur le tournage de Red Eye / Sous haute pression, il découvre le court métrage d'Acker : "Cela faisait une bonne semaine que mon assistant me conseillait de le regarder. Du coup, je me suis installé à mon bureau, j'ai mis le DVD dans le lecteur, tout en travaillant sur quelques dossiers. Mais à la fin, j'étais totalement subjugué et je me le suis repassé en boucle. Shane a réussi à humaniser des personnages qui ne sont même pas humains."


"Trois jours plus tard, j'ai rencontré Shane," ajoute-t-il. "Je lui ai demandé quelles étaient ses sources d'inspiration et il s'est mis à me parler de la mythologie qui avait nourri son univers. En une semaine, j'ai accepté de financer moi-même le développement du long métrage."
Deux réalisateurs visionnaires se sont embarqués dans l'aventure aux côtés de Lemley pour faire aboutir le projet.
"Le court métrage de Shane fait partie des plus beaux que j'ai jamais vus," souligne Tim Burton. "L'univers qu'il a créé avec d'infinis détails me touche profondément sur un plan visuel et émotionnel."
La scénariste Pamela Pettler, fidèle collaboratrice de Tim Burton, a fait équipe avec Acker pour développer l'intrigue. "J'étais parfaitement convaincue que ce court métrage avait le potentiel d'un long métrage et d'un grand film d'aventure car l'animation est une formidable forme d'expression artistique," relève-t-elle. "Au fond, il s'agit d'une histoire universelle qui évoque un monde qui n'est ni défini par des frontières, ni par des groupes ethniques. Les personnages se battent, mais le film parle d'espoir et d'optimisme."
"Désormais, on pouvait se permettre de revenir aux origines de l'histoire," explique le réalisateur. "Car s'il y avait un monde 'post-apocalyptique', c'est qu'il y avait forcément un monde 'pré-apocalyptique.' En réalité, on avait promis aux hommes un avenir radieux, mais les choses ont très mal tourné."
"Du coup, on s'est intéressé aux raisons pour lesquelles le monde a sombré dans le chaos et à ce qui est arrivé à l'humanité," ajoute-t-il. "Car en fin de compte les créatures que nous avons imaginées doivent remonter aux sources du passé pour comprendre leur identité et ce qui leur permet d'aller de l'avant. En réalité, même si on plonge le spectateur dans un univers fantastique qui va le déstabiliser, il retrouvera des personnages profondément humains dans leurs émotions et leurs rapports aux autres."
Pour le style visuel du film, l'équipe Décoration est partie du court métrage : "L'un des motifs visuels était la puissance du chiffre 3 qu'on a déclinée sous plusieurs registres," souligne le chef décorateur Robert St Pierre. "Par exemple, les véhicules avaient trois ou six roues. On s'est documentés sur les usages historiques de certains accessoires et machines, et on a ensuite tâché de les intégrer dans le contexte de notre histoire."
"On a cherché à rendre l'atmosphère plus sombre et post-apocalyptique que dans le court métrage," reprend-il. "L'éclairage dans Numéro 9 est plus théâtral que cinématographique et Shane n'hésite pas à utiliser la pénombre pour accentuer les effets de mise en scène."
"On souhaitait que les mouvements d'appareil et les cadrages permettent au public de se projeter dans le film," souligne le chef monteur Nick Kenway. "De même, je n'ai pas adopté un style de montage ultra saccadé et les mouvements de caméra ne sont pas gratuits."
Ces décisions de mise en scène ont été prises très en amont de la production. "Le film a commencé et s'est terminé au montage," déclare Shane Acker. "Chaque décision était envisagée du point de vue du montage pour nous assurer que l'intrigue fonctionnait avec la mise en scène et que les différents chefs de poste étaient sur la même longueur d'ondes pour servir au mieux l'histoire."
"Une fois le story-board achevé, Nick m'a aidé à donner forme au film," dit-il. "On est ensuite passés à la maquette qui nous a permis de placer les personnages dans leur environnement. Après coup, nous avons abordé l'animation qui se déroule en deux temps : la mise en place, où on détermine plus ou moins la durée du film et où on affine l'animation, et l'éclairage où les textures et les personnages prennent vraiment vie. Dans le même temps, on travaillait aussi la musique et les effets sonores – et c'est le montage qui permet de réunir tous ces éléments et de leur donner sens."
Si Numéro 9 a eu recours à l'infographie, "ce n'est pourtant pas la technologie qui donne sens aux images, mais l'usage que font les artistes de cette technologie," selon
Shane Acker.
Les techniciens du film ont collaboré avec le plus grand studio d'animation du Canada, Starz Animation Toronto. Malgré le recours à l'infographie, la réalisation du film est restée un travail artisanal. "Les personnages ont d'abord été dessinés, puis façonnés en argile, avant – enfin – d'être intégrés à l'ordinateur," rappelle Joe Ksander. "Nous avons conçu tout un ensemble d'expressions de visage que l'on a sauvegardées sur l'ordinateur pour pouvoir ensuite les reproduire sur les personnages."
"Ce sont des 'marionnettes virtuelles' dans la mesure où elles se trouvent sur le disque dur de l'ordinateur," note encore le réalisateur. "Les attitudes des personnages sont déterminées à l'avance, puis le système informatique mémorise les données et c'est le travail d'animation qui donne vie aux marionnettes."
"C'est comme si on avait une boîte à outils sur un ordinateur," reprend-il. "Du coup, les animateurs étaient à même de travailler sur n'importe quel élément du visage des personnages pour leur donner une expression particulière ou les faire prononcer une réplique, en s'assurant que le mouvement des lèvres corresponde bien aux mots."
D'ailleurs, même si la production a souhaité réduire le dialogue au minimum, il était important que les personnages puissent parler.
"On a constaté que ce serait très difficile d'exprimer certaines émotions sans aucun dialogue," souligne
Shane Acker. "Cela a donné une épaisseur supplémentaire aux personnages."
Bien que le cinéma d'animation fasse souvent appel à des comédiens célèbres pour prêter leur voix, Acker estime qu'il s'agit d'un genre qui néglige le plus souvent la dramaturgie et les personnages. "Pour moi, il était important que notre film ne soit pas simpliste et que les acteurs qui doublent les personnages s'expriment de manière réaliste," assure le réalisateur. "Du coup, on a eu recours à des acteurs qui partagent certains traits de caractère avec leur personnage et on leur a demandé de s'exprimer naturellement, plutôt que de forcer leur voix."
Pour le rôle-titre du jeune héros, Numéro 9, Acker n'avait qu'un seul nom en tête : le protagoniste du Seigneur des Anneaux : Elijah Wood. "C'est un comédien tout à fait à même d'interpréter un personnage naïf, sans pour autant avoir peur de suivre ses instincts," explique le cinéaste. "Il s'est imposé pour le rôle."
"J'ai été ébloui par le court métrage," observe
Elijah Wood. "J'ai rencontré Shane et j'ai eu le sentiment qu'il savait parfaitement ce qu'il voulait."
"Cela m'a beaucoup plu d'interpréter une créature punk-récup car il porte un regard innocent sur le monde autour de lui," note-t-il encore.
Pour Numéro 5, la production a immédiatement eu l'idée de confier le rôle à John C. Reilly. "Dans tous les films qu'il a tournés, le public s'identifie immédiatement à lui car il campe à merveille Monsieur tout-le-monde," rapporte
Shane Acker.


Jennifer Connelly, comédienne oscarisée, incarne la rebelle Numéro 7. "J'ai deux enfants," explique-t-elle. "J'ai regardé le court métrage avec eux et ils m'ont dit que c'était le film le plus génial qu'ils aient jamais vu. Ils se le sont repassés tellement de fois qu'il était hors de question que je ne fasse pas partie de l'aventure !"
"Le style visuel et les décors m'ont fascinée," reprend-elle. "Shane a gentiment répondu à toutes mes questions et, étant donné que je n'avais jamais fait de doublage jusque-là, il m'a vraiment mise à l'aise."
Acker était conscient que le chef du clan, personnage imposant et manipulateur, devait être interprété par un comédien qui sache se montrer charismatique sans avoir à hurler en permanence. Il ajoute : "J'ai sollicité Christopher Plummer qui, par chance, a accepté de jouer le rôle et qui, bien entendu, a immédiatement compris ce que je recherchais." Il s'est avéré plus difficile de trouver le bon comédien pour Numéro 6 car il s'agit d'un personnage qui symbolise le processus d'adaptation des créatures : "Les doigts de Numéro 6 sont constitués de plumes de stylos," souligne
Shane Acker . "Du coup, il passe son temps à dessiner, puis à se demander ce que cela signifie, en tirant des fils sur sa tête."
Crispin Glover, qui prête sa voix au personnage, a dû surmonter plusieurs difficultés : "Numéro 6 passe son temps à s'activer, si bien que j'ai ressenti le besoin de me fatiguer aussi," dit-il. "J'ai posé des questions précises à Shane sur les motivations de Numéro 6 ou sur les raisons qui le poussaient à dire telle ou telle chose, et il me donnait des infos qui me permettaient d'affiner mon interprétation. Je savais qu'il était important que je propose plusieurs versions de mon texte pour laisser une bonne marge de manoeuvre au monteur."
Kenway va dans le même sens : "J'écoutais toutes les versions des enregistrements et je sélectionnais ce qui me semblait le plus adapté – et il n'y avait parfois qu'un mot d'écart. Shane arrivait ensuite et prenait la décision finale."
Martin Landau a d'abord été séduit par le projet parce que son ami Tim Burton, qui l'avait dirigé dans Ed Wood (rôle qui lui avait valu l'Oscar), était présent au générique. "Je fais très peu de doublages – uniquement pour les films qui m'intéressent," observe Martin Landau. "J'ai suggéré quelques idées à Shane et je me suis rendu compte qu'on était le plus souvent sur la même longueur d'ondes."
"Il fallait que Numéro 2 soit un personnage âgé – c'est mon cas ! – et vif – ce qui me correspond aussi," affirme le comédien. "Numéro 2 n'a pas perdu la boule, mais il a une conception du monde bien particulière et il a le sentiment que tout le monde la comprend."
Fred Tatasciore, qui a étudié l'animation à Ucla avec Acker et qui s'y est fait connaître pour ses talents de doubleur sur plusieurs films d'étudiants, prête sa voix à Numéro 8. "Fred interprète toute la complexité du personnage," indique Acker. "Numéro 8 n'est sans doute pas le plus vif sur le plan intellectuel, mais lorsqu'il s'agit de se battre, il est le premier à monter au créneau."
Le décor dans lequel évoluent les personnages est jonché d'objets qui "nous sont incroyablement familiers," signale le réalisateur. "C'est comme si la Révolution industrielle s'était déroulée pendant plusieurs siècles, et qu'on n'avait jamais dépassé le style propre à l'architecture industrielle."
Cette tendance s'est développée depuis quelques années sous l'influence de l'esthétique steampunk qui allie inventions modernes et style victorien. D'après Ruth La Ferla, dans son article du New York Times du 8 mai 2008, il s'agit "de l'esthétique rétro d'un monde fantastique, inspirée par l'effervescence créative de l'époque des ballons dirigeables, des locomotives à vapeur, des cloches à plongeur en cuivre et des premiers prototypes de sous-marins."
"Shane avait comme références certains symboles de l'ère industrielle de l'Europe des années 50," souligne Pamela Pettler. "On s'en est pas mal inspirés pour Numéro 9."
Le directeur artistique Christophe Vacher ajoute : "Etant donné que le film se déroule dans un cadre post-apocalyptique, il nous a non seulement fallu créer des accessoires, mais aussi les vieillir, les patiner et parfois même les détruire !"
"L'univers de Numéro 9 est constitué des déchets et des rebuts, ce qui explique que certains éléments du décor semblent anachroniques," signale Shane Acker.
"Chaque membre du clan entretient des rapports avec l'époque où l'homme était encore sur terre," dit-il. "Par exemple, Numéro 1 affirme son statut de chef en portant une pièce de monnaie sur la tête et en se drapant dans un morceau de velours rouge. Le clan évolue dans un environnement où l'homme a disparu de la surface du globe."
"Les créatures tentent de découvrir leur identité et leur origine, et de surmonter leurs peurs," observe
Elijah Wood.
Pour son passage au long métrage, Acker a dû adapter ses méthodes de travail : alors qu'il n'avait que trois collaborateurs pour son court métrage, il dirigeait désormais plusieurs dizaines de personnes. "Je passais mon temps à dire : je peux le faire moi ou laissez-moi m'en occuper," reconnaît le réalisateur. "Bien entendu, cela a pris un peu de temps pour que les techniciens s'adaptent à mon monde. Mais je leur ai parlé de l'esprit des personnages et de l'univers du film – et l'équipe m'a parfaitement suivi."
"Quand on fait un film d'animation, on s'investit tellement dedans qu'il est difficile d'avoir une distance critique," note-t-il. "Mais lorsqu'on travaille en équipe, il y a toujours des gens autour de vous qui apportent un regard neuf et des idées. Ce film est vraiment le fruit d'un travail collectif."
Jim Lemley observe : "Ce que j'ai appris grâce à ce film, c'est que les animateurs s'investissent énormément dans les personnages : on y retrouve leur personnalité et leur art. Si on conjugue leur pres- tation au doublage des comédiens, on se rend compte que les personnages expriment des émotions humaines d'ordre universel."
"On doit toutes les nuances des dialogues aux comédiens de doublage, tandis que le jeu d'acteur revient aux animateurs," renchérit Shane Acker. "On a filmé les comédiens, y compris lorsqu'ils étaient à table et les animateurs se sont servis de ces images comme base de travail. C'est ainsi qu'ils ont pu utiliser les traits de caractère des comédiens pour élaborer les personnages."
"Une fois que les personnages ont été élaborés, les animateurs se sont vraiment décarcassés pour que les expressions de visage les plus subtiles se retrouvent chez les créatures," estime Joe Ksander.
"Mais il ne s'agissait pas seulement de s'installer derrière un ordinateur et de pianoter sur un clavier," dit-il. "On s'est aussi filmés nousmêmes en train de jouer les situations pour avoir en tête tout un ensemble de détails nécessaires au moment du dessin ou de l'animation. On a installé des miroirs sur les bureaux des animateurs pour qu'ils s'y regardent en travaillant sur leurs ordinateurs et qu'ils vérifient rapidement à quoi correspondait telle ou telle mimique du visage. Comme Numéro 3 et Numéro 4 ne parlent pas du tout, ce sont les animateurs qui ont entièrement assuré le jeu d'acteur. Pour ces deux personnages, nous nous sommes inspirés de suricates et de comédiens du cinéma muet."
"En dehors des scènes d'action où l'on voit des machines monstrueuses, notre plus grande difficulté a été de faire en sorte que les créatures expriment des émotions et soient réalistes," dit-il. "Je crois qu'on y est arrivés
".



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Fiche technique
Réalisateur : Shane Acker
Scénario : Pamela Pettler
D'après une histoire originale de : Shane Acker
Animation : Starz Animation, Toronto
Montage : Nick Kenway
Musique : Danny Elfman et Deborah Lurie
Casting : Mindy Marin, C.S.A.
Directeur animation : Joe Ksander
Décors : Robert J. St. Pierre et Fred Warter
Image / animation Starz : Kevin R. Adams
Effets visuels /animation Starz : Jeff Bell
Directeurs artistiques : Christophe Vacher et Kevin R. Adams
Producteurs : Jim Lemley, Tim Burton, Timur Bekmambetov et Dana Ginsburg
Coproducteur : Jinko Gotoh et Marci Levine
Producteurs associés : Graham Moloy, Lilian Eche et Pierre Urbain
Directeurs de production : Catherine A. Jones, Lisa Poole et Alex Gunter


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présentation réalisée avec l’aimable autorisation de 

remerciements à Olivier Lebraud
logos, textes & photos © www.snd-films.com

Publié dans PRÉSENTATIONS

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