* Bronson
Bronson biographie de Nicolas Winding Refn
avec :
Tom Hardy, Matt King, James Lance, Kelly Adams et Amanda Burton
durée : 1h32
sortie le 15 juillet 2009
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Synopsis
1974. Livré à lui-même, Michael Peterson, 19 ans, cherche à faire la Une des journaux: rêvant de devenir célèbre, il tente de braquer un bureau de poste avec un fusil à canon scié qu'il a lui-même bricolé. Rapidement interpelé, il est d'abord condamné à 7 ans de prison.
A ce jour, il a passé 34 années en prison, dont 30 en isolement cellulaire.
Tiré de faits réels, Bronson retrace avec audace et intelligence la métamorphose de Mickey Peterson en Charles Bronson, devenu le détenu le plus dangereux d'Angleterre.
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Charles Bronson : repères biographiques
De son vrai nom Michael Peterson, il est né en 1952. En 1987, l’organisateur de ses combats lui donne son nouveau patronyme : Charles Bronson.
Originaire d'Aberystwyth, à l'ouest du Pays de Galles, il s'installe ensuite à Merseyside, puis à Luton, que l'on considère souvent comme sa ville natale.
Il a aujourd'hui 56 ans.
En 1974, alors âgé de 19 ans, il est condamné à 7 ans de prison pour un vol à main armée qui tourne court – vol au cours duquel personne n'est blessé.
Il a passé 34 années en prison, dont 30 en isolement cellulaire.
Il a été libéré le 30 octobre 1988 et a connu 68 jours de liberté.
Incarcéré, puis de nouveau libéré le 9 novembre 1992, il connaît 53 autres jours de liberté.
Depuis 1999, il n'a plus le droit de se mêler aux autres prisonniers (il est incarcéré avec 5 autres détenus à la prison royale Hmp Hull).
En 2000, il est condamné à la réclusion à perpétuité et écope notamment de trois années d'emprisonnement pour avoir pris un enseignant en otage pendant 44 heures – même si l'enseignant en question n'a pas été blessé.
Il a été l'objet de violences physiques et psychologiques tout au long de ses années de détention.
Depuis sept ans, il n'a plus de comportement violent.
Il a été diagnostiqué sain d'esprit.
Bronson s'impose un entraînement physique intensif et effectue quelques 2500 pompes par jour.
En 2002, il publie Solitary Fitness, qui décrit son entraînement physique individuel dans des conditions difficiles et dans un espace extrêmement confiné.
Il se consacre à l’art – devenu sa vie – depuis dix ans.
Ses oeuvres sont uniques en leur genre et ont été exposées dans le monde entier.
Il a remporté 11 Koestler Awards pour ses poèmes et ses créations artistiques.
Il a publié 11 ouvrages.
Bronson est toujours prisonnier de "catégorie A" et incarcéré en isolement cellulaire au Quartier de Haute Sécurité de la prison de Wakefield.
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Note d'intention du réalisateur
Nicolas Winding Refn : « C'est grâce au producteur Rupert Preston, qui a distribué tous mes précédents films, que je me suis intéressé à Bronson. Il m'a donné le scénario, en pensant que j'aurais peut-être envie de le mettre en scène. Mais, honnêtement, j'ai un peu hésité parce que j'avais déjà réalisé plusieurs longs métrages sur des personnages violents, et en particulier des hommes. Après avoir lu le scénario, et en avoir discuté avec Rupert et le producteur exécutif Allan Niblo, on s'est dit qu'on pouvait donner au film une ampleur inattendue. Au fur et à mesure de nos discussions, j'ai commencé à trouver ce projet de plus en plus exaltant et, par chance, j'ai réussi à me libérer pour le tournage car, à l'époque, je travaillais sur un autre film (Valhalla Rising – le guerrier silencieux – Sortie prévue en 2010).
Comme je ne suis pas anglais, et que je n'ai pas vécu en Grande-Bretagne, je n'avais jamais entendu parler de Charles Bronson et, du coup, ma toute première réaction a été de me demander ce qui m'intriguait chez cet homme. Je me suis mis à lire ses livres en essayant de comprendre la face cachée de sa personnalité qui me fascinait. C'est alors que j'ai commencé à réécrire le scénario, en me disant que cet homme était plus profond qu'il n'y paraissait au premier coup d'oeil.
J'ai décidé de consacrer le film au personnage de Charles Bronson, plutôt qu'à Michael Peterson, son vrai nom. Personnellement, je ne suis pas en mesure de le juger puisque je n'avais aucune idée préconçue à son sujet, et que je ne savais rien de ses exploits qui ont fait la Une des magazines. A partir de là, le thème du film est devenu le changement d'identité …
En outre, contrairement à la plupart des films de prison qui traitent de l'évasion, j'ai trouvé intéressant d'explorer ce monde étrange qu'est l'univers carcéral en montrant qu'il pousse certains détenus à rester délibérément en prison ou que ces derniers tentent de se battre contre le système tout en étant soumis à une organisation extrêmement autoritaire.
C'est sa soif inextinguible de notoriété qui a conduit Bronson à rester en prison pendant si longtemps. C'est cette facette-là de sa personnalité qui m'a intéressé dans le film.
Au début des préparatifs, on a envisagé de rencontrer Charles Bronson, mais comme je ne suis pas anglais, le ministère de l'Intérieur ne nous a pas accordé l'autorisation. Malgré tout, j'ai ensuite reçu une lettre très cordiale de la part de Bronson et j'ai donc eu la possibilité de lui parler au téléphone pendant une vingtaine de minutes. Je lui ai demandé s'il accepterait d'écrire un bout de dialogue qu'on pourrait intégrer dans le scénario et utiliser en voix-off, et il a accepté : le texte qu'il m'a envoyé était excellent. Dans l'ensemble, la collaboration avec Bronson a été formidable.
Je tourne dans l'ordre chronologique, ce qui déstabilise certains comédiens, mais Tom Hardy qui interprète le rôle-titre, a très bien joué le jeu et le film en a bénéficié.
En général, je me refuse à commenter moi-même mes films parce que je n'ai jamais grand-chose à en dire, et je trouve qu'il est préférable d'écouter les autres. Avec Bronson, ce qui a suscité ma curiosité, c'est que j'étais conscient que le film parlait de deux sujets : d'abord, l'obsession des jeunes pour la notoriété et la question de savoir ce qu'on fait de cette notoriété une fois qu'on l'a acquise. Ensuite, je trouvais qu'il y avait quelque chose de vraiment fascinant dans le fait de considérer Charles Bronson comme un peintre face à sa toile.
Je crois que cette dimension-là est le vrai sujet du film. Mais je ne l'ai découvert qu'au milieu du tournage, au moment où cette image s'est imposée à moi. J'étais alors en pleine réécriture de la fin du film afin de comprendre ce qui me fascinait chez le personnage. Charles est l'incarnation de la métaphore du peintre à la recherche de sa toile : un artiste tente de nombreuses expériences, a un comportement imprévisible, violent, fou et même destructeur, avant de trouver ses marques. Cela m'a sauté aux yeux lorsque nous avons tourné la scène finale, et je me suis demandé pourquoi il faisait ce qu'il faisait, et j'étais incapable de répondre à cette question. Alors, je me suis dit qu'il voulait quelque chose, qu'il voulait de la musique, qu'il a des émotions auxquelles il souhaite donner forme, et qu'il lui faut une toile pour y parvenir. Bronson est avant tout un artiste dont je venais d’achever le portrait. »
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Fiche technique
Réalisateur : Nicolas Winding Refn
Scénaristes : Brock Norman Brock et Nicolas Winding Refn
Directeur de la photographie : Larry Smith Bsc
Montage : Mat Newman
Producteurs : Rupert Preston et Danny Hansford
Coproducteur : Jane Hooks
Superviseur musical : Lol Hammond
Producteurs exécutifs : Allan Niblo, James Richardson, Nick Love, Rob Morgan, Simon Fawcett, Suzanne Alizart, Kate Ogborn, Paul Martin et Thor Sigurjonsson
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