* Loin de la terre brûlée

Publié le par 67-ciné.gi-2009











Loin de la terre brûlée drame de Guillermo Arriaga

















avec :
Charlize Theron, Kim Basinger, Joaquim De Almeida, John Corbett, Danny Pino, J.D. Pardo, Jose Maria Yazpik, Jennifer Lawrence, Brett Cullen et Tessa Ia


durée : 1h48
sortie le 11 mars 2009

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Synopsis
Dans le désert du Nouveau Mexique, une caravane explose mystérieusement, à l'intérieur Gina et Nick, son amant secret, meurent.
Une quinzaine d’années plus tard, à Portland, Sylvia, jeune femme perdue qui multiplie les conquêtes amoureuses est poursuivie par un homme étrange...
Deux histoires de femmes se percutent à travers le temps, des vies s'entremêlent et les relations s'enflamment…


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Notes de production
Pour Guillermo Arriaga il faut laisser mûrir une histoire pour la raconter. Il lui aura fallu près de quinze ans avant de coucher l'intrigue de Loin de la terre brûlée par écrit. Comme pour ses scénarii précédents Babel, 21 Grammes et Amours chiennes d'Alejandro González Iñárritu et Trois enterrements de Tommy Lee Jones, ce récit choral mêle passé et présent.
Pour monter le financement du film, il a sollicité Walter Parkes et Laurie MacDonald producteurs de Men in black de Barry Sonnenfeld, Gladiator de Ridley Scott et Sweeney Todd, Le diabolique barbier de Fleet street de Tim Burton.
"Guillermo a une manière très particulière de raconter des histoires au cinéma" indique Parkes. "Ce qui nous a enthousiasmés, c'est qu'au-delà de la construction du scénario en quatre parties, Guillermo a voulu s'appuyer sur sa méthode narrative habituelle pour élucider le mystère émotionnel qui entoure Sylvia, clé de voûte de toute l'intrigue."
"Ce fut non seulement une belle expérience artistique mais aussi un défi de travailler avec Guillermo," ajoute Laurie MacDonald. "On ne peut pas développer le scénario comme on le fait habituellement, mais il est très ouvert au travail d'équipe, même si l'histoire est très personnelle."
Ce n'est qu'après avoir proposé son projet à Parkes et MacDonald, ainsi qu'à la productrice exécutive Alisa Tager, qu'Arriaga a eu l'idée de signer lui-même la réalisation. "C'était assez naturel d'encourager Guillermo à passer à la mise en scène," note Parkes et MacDonald d’ajouter : "Par ailleurs, c'est assez exaltant d'accompagner un cinéaste qui signe son premier film, surtout lorsqu'il s'agit d'un artiste qui a déjà démontré l'originalité de son propos."
Todd Wagner et Mark Cuban (2929 Productions) ont alors apporté leur contribution financière au film. Marc Butan, président de 2929 Productions, a été séduit par la richesse des personnages et la force de l'intrigue. "La construction du film n'est pas classique et le spectateur devra se faire sa propre idée de l'intrigue, à mesure que le film progressera" signale Butan. Mais pour Arriaga, son style n'a rien de particulièrement atypique: "Si je voulais vous raconter mon enfance au Mexique, je commencerais sans doute par vous parler de mon grand-père, originaire d'une lointaine région du sud du pays, et puis j'en viendrais à évoquer mon fils parce qu'il ressemble à mon père, et c'est comme ça que je vous raconterais cette histoire," dit-il. "C'est un mode de narration naturel pour les gens, même si le cinéma n'a pas toujours privilégié cette manière de raconter."


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Le choix des acteurs
Pour incarner Sylvia, jeune femme d'une grande beauté tentant de fuir son passé, Arriaga souhaitait une actrice capable d'exprimer un profond traumatisme psychologique tout en touchant le spectateur. Oscarisée pour Monster, Charlize Theron s'est imposée comme une évidence. Au bout de cinq heures d’une discussion passionnée, le réalisateur a compris qu'il tenait sa Sylvia.
Depuis sa première lecture, le scénario n'a cessé de hanter Charlize Theron. "J'y repensais sans cesse, ce qui est toujours bon signe. L'intrigue, comme les autres personnages, poussent Sylvia dans ses retranchements," indique la comédienne qui a retrouvé dans son personnage des convictions similaires aux siennes. "Il arrive un moment dans la vie où il faut se ressaisir, affronter ses démons et la réalité. Nous sommes capables de surmonter nos instincts primaires afin de nous préserver de la souffrance." S'agissant de Sylvia, "ce n'est pas le genre de personne qui va spontanément se regarder dans le miroir en se disant, voilà ce que tu dois affronter. Mais à la fin du film, il faudra qu'elle ait franchi ce pas. Dès mon premier rendez-vous avec Guillermo, j'ai vu que nous nous comprenions très bien et que nous avions la même perception du personnage," se souvient l'actrice qui a également assuré la production exécutive du film. "J'ai besoin de sentir que je suis sur la même longueur d'ondes que mon metteur en scène et que nous pouvons dialoguer librement. C'est la seule manière pour moi de m'emparer du personnage et de bien comprendre le sens de l'intrigue."
De son côté, Arriaga a, lui aussi, apprécié l’échange avec son actrice. "Le parcours du personnage est douloureux," explique le réalisateur "et Charlize a joué Sylvia sans jamais verser dans la caricature." Ce qui a plu à la comédienne dans l'approche de son personnage, c'est qu'Arriaga expose la souffrance de Sylvia au spectateur bien avant d'en révéler les raisons. "Cela procure un sentiment de malaise, comme si la souffrance éprouvée n'avait plus rien à voir avec l'événement qui l'a suscitée," note l’actrice. "C'est ce que ressent Sylvia, et c'est aussi ce que ressent le spectateur."
En tant que productrice exécutive, Charlize Theron a suggéré l'interprète du personnage de Gina. Il s'agit du rôle délicat d'une femme mariée et mère de quatre enfants qui vit une histoire d'amour passionnelle avec un homme marié, lui aussi, et issu d'un milieu social différent du sien. Pour que le film fonctionne, il fallait absolument que le spectateur croie à cette aventure extraconjugale et à ses répercussions sur la vie de plusieurs personnages.
Selon Arriaga,
"Kim Basinger possédait une fragilité qui correspondait parfaitement au personnage." Il ajoute : "Kim m'a fait confiance, ce qui est crucial dans la relation entre un metteur en scène et ses comédiens. Elle incarne la contradiction qu'il peut y avoir entre l'esprit et le coeur."
Pour l'ensemble des personnages, Arriaga souhaitait des comédiens parfaitement crédibles. La directrice de casting Debra Zane a sillonné le sud-ouest des Etats-Unis et le Mexique pour les trouver.
Jennifer Lawrence, 17 ans, a obtenu le rôle de Mariana, jeune fille impulsive et bouleversée par la mort de sa mère. "Mariana est un peu une mère pour ses frères et soeurs depuis quatre ans et n'a pas eu l'occasion d'être une adolescente insouciante. Elle en a conçu une espèce de rancoeur, véritable moteur de l’histoire."
Sur le plateau, entre les prises, Jennifer évitait même Kim Basinger qui incarnait sa mère. Il fallait que l'alchimie fonctionne entre Jennifer Lawrence et J.D. Pardo, qui joue Santiago, adolescent dont l'équilibre familial a été bouleversé par l'infidélité et la mort de son père. "Le film repose en grande partie sur l'histoire entre Santiago et Mariana," indique Arriaga. "Ils ont vécu le même genre de traumatisme, mais ils n'y font pas face de la même façon – et c'est ce qui explique leur attirance mutuelle."
Pour J.D. Pardo, ce récit initiatique, comme il le qualifie lui-même, offre un éclairage très juste sur ce que vivent les adolescents qui tentent de se rapprocher de leur père. "On se pose toujours pas mal de questions sur son père, et cette histoire a vraiment trouvé un fort écho en moi," indique l'acteur.
Arriaga tenait à faire venir Jose Maria Yazpik du Mexique et à lui confier le rôle de Carlos, associé de Santiago au sein de leur petite entreprise de pesticides.
"Arriaga m'a raconté plusieurs anecdotes sur son ami Melquiades Estrada pour m'aider à m'approprier le personnage," rapporte José Maria Yazpik. "Il existe vraiment et Arriaga s'est inspiré du tempérament cyclothymique de Melquiades, qui peut être très heureux à un moment donné, et totalement renfrogné l’instant d’après." Le comédien estime que le film est d'une grande justesse dans sa description, non seulement dans les rapports amoureux et amicaux, mais aussi dans celle des liens entre parents et enfants. "Carlos est inquiet de la situation dans laquelle se trouve son ami et des changements qui risquent de se produire, mais il est prêt à affronter la réalité, aussi pénible soit-elle, pour arranger les choses."
Danny Pino, qui interprète Santiago adulte, meilleur ami de Carlos, "a apporté au personnage un peu de légèreté," ajoute le réalisateur. "C'est un homme qui s'en est sorti, malgré les difficultés de l'existence : il a perdu le grand amour de sa vie, mais il réussit quand même à être optimiste et profite du bonheur d'avoir sa fille à ses côtés."
"Pour interpréter le rôle de Maria, il me fallait non seulement une jeune actrice qui parle aussi bien anglais qu'espagnol, mais qui soit jolie et crédible dans le rôle de la fille d'un Mexicain et d'une blonde aux yeux bleus !" Après d'interminables auditions à Los Angeles et New York, Arriaga et sa directrice de casting, Debra Zane ont élargi leurs recherches au Mexique : ils ont reçu une cassette d'une certaine Tessa Ia. Elle correspondait à tous les critères physiques et linguistiques souhaités par le metteur en scène.


"Maria n'a jamais connu sa mère et a toujours vécu seule avec son père," remarque la comédienne. Les scènes de retrouvailles entre mère et fille étaient délicates à jouer : "Maria a peur de trop s'attacher à sa mère parce qu'elle pourrait de nouveau disparaître, mais elle finit par l'accepter," signale Tessa Ia.
Tout comme Kim Basinger incarnait Gina aux yeux d'Arriaga, Brett Cullen était, selon lui, le seul comédien qui puisse camper son mari Robert.
"Robert, selon Brett Cullen, incarne l'homme brisé en qui chacun peut se reconnaître: sa famille et lui en ont bavé, et il se remet totalement en question jusqu’à douter de sa foi en Dieu."
Arriaga a également eu du mal à dénicher l'interprète du rôle de Nick, l’homme d'origine américano-mexicaine dont Gina tombe amoureuse. Il fallait que le personnage ait l'air mexicain. "Nous avons rencontré beaucoup d'excellents acteurs, mais la question n'était pas de savoir s'ils étaient bons ou pas," signale Arriaga. "La vraie question était de savoir si l'alchimie prendrait entre lui et Kim Basinger. Nous étions à court d'idées lorsque nous avons rencontré Joaquim qui n'est pas mexicain mais portugais. Joaquim a l'air viril et semble se fondre dans le paysage. Il a un côté sexy qui m'a fait penser que cette femme mariée pouvait s’éprendre de lui. " Contrairement à Gina, le film ne dévoile jamais le passé de Nick : la force de leur passion devait passer par le jeu des comédiens, bien plus que par des scènes explicatives. "Je voulais que le spectateur ignore la manière dont ils se sont rencontrés, tout comme Mariana et Santiago ne savent pas comment leurs parents se sont connus : je souhaitais seulement que le public ressente le lien – obscur mais puissant – entre Nick et Gina."
Loin de la terre brûlée a été tourné en huit semaines dans les décors naturels du Désert de Chihuahua au Nouveau-Mexique et sur la côte sauvage de l'Oregon. Non seulement ces deux régions incarnent des personnages à part entière dans l'intrigue, mais Arriaga estime que leur topographie fait écho aux événements du film et aux émotions des personnages. "Cela fait partie intégrante de la narration, et j'ai donc veillé scrupuleusement à la manière dont nous filmions les paysages," confie le réalisateur.
"Je n'écris que sur ce que je connais et sur ce qui me touche personnellement," souligne Arriaga qui se référait à sa propre vie lorsqu'il parlait d'une scène avec les comédiens. "Il avait une vision très claire du film qu'il voulait faire," confirme le producteur éxécutif Ray Angelic. "Il connaît les vêtements du moindre personnage, où celui-ci habite, le genre de voiture qu'il conduit, etc…"
Au cours de leur première rencontre, Arriaga a expliqué à Ray Angelic qu'il tenait à instaurer un vrai climat familial et un esprit d'équipe entre les comédiens et les techniciens et que, s'ils acceptaient de s'embarquer dans l'aventure, c'est que le scénario les avait emballés. Angelic a pris conscience de la force de l'écriture d'Arriaga : il s'agissait donc de "l'entourer de techniciens de grande qualité qui puissent l'aider et le conseiller à faire aboutir son projet."
"Robert Elswit n'a pas seulement été mon directeur de la photo, mais aussi mon mentor," raconte Arriaga. "Il m'a appris beaucoup de choses. Quand il est venu me voir au bureau pour discuter du film, il ne m'a parlé que du scénario. Il ne m'a absolument pas parlé d'objectifs, de caméras ou de matériel technique – il ne m'a parlé que de l'histoire, ce qui m'a franchement impressionné."
Malheureusement, Robert Elswit étant engagé sur un autre film, c'est John Toll qui a signé la photo de la dernière partie du film.
C'est d'ailleurs Elswit qui a suggéré de faire appel à un autre directeur de la photo pour la partie du film se déroulant à Portland, comme l'explique Angelic : "Le fait de travailler avec deux chefs opérateurs était cohérent par rapport au déroulement de l'intrigue," signale-t-il. "La partie qui se déroule dans l'Oregon raconte une toute autre histoire, même le style visuel et les décors se distinguent du reste du film."
Pour le chef décorateur Dan Leigh, la manière dont Arriaga joue avec l'espace et le temps "crée une atmosphère énigmatique qui sollicite la participation active du spectateur." Ce qui l'a intéressé dans le projet était la perspective de fournir des clés au spectateur pour résoudre l'énigme. Quand il a fait la connaissance du metteur en scène, il a appris que le titre était "Les éléments," en référence aux quatre éléments : terre, air, feu et eau. Ils ont alors largement évoqué l'importance des décors pour souligner la force élémentaire et sensuelle du scénario.
"Pour Guillermo, certains personnages incarnent ces éléments," note Leigh. Du coup, il a utilisé une palette de couleurs homogène entre les extérieurs et les intérieurs pour renforcer la présence très forte de la nature dans l'environnement des personnages, qu'il s'agisse de la terre et de l'air du désert, ou encore de la mer et de la pluie du littoral pacifique. Le rouge des champs de sorgho reste l'une des teintes les plus frappantes du film. "Dan Leigh était le gardien de mes fantasmes visuels," reprend le réalisateur. "S'il avait le moindre doute sur l'adéquation d'un décor à nos besoins, il était le premier à me le dire. Il a vraiment contribué au récit."
Cindy Evans, la chef costumière a joué un rôle tout aussi primordial. "Elle a apporté une touche de réalisme aux personnages, a fait en sorte qu'ils suscitent de l'émotion et grâce à son travail, la direction d'acteurs s'en est trouvée facilitée. " observe Arriaga.
Les producteurs Walter Parkes et Laurie MacDonald ont recommandé le chef monteur Craig Wood à Arriaga. "Nous nous sommes très bien entendus, et je trouve qu'il a un formidable sens du rythme et une grande compréhension des personnages," note Arriaga. "Dans sa manière de procéder, il laisse toujours le temps aux personnages de se déployer dans le récit et il n'hésite pas à monter des scènes très longues sans sentir le besoin de multiplier les plans artificiellement." Etant donnée la construction atypique du film, Wood souhaitait privilégier les plans-séquences et opter pour un montage classique. "L'approche du montage de Craig est presque géométrique," indique Arriaga. "Même si cela peut sembler déstabilisant de passer de Portland à Las Cruces, son style est tellement fluide qu'il donne l'impression que les différents univers que l'on traverse sont tous liés entre eux – ce qui est vraiment le cas."
Arriaga a pris beaucoup de plaisir à passer de sa vie solitaire de scénariste à son rôle de metteur en scène entouré des personnages à qui il avait prêté vie. "Après avoir consacré tant d'années à l'écriture, seul, c'était formidable de se retrouver au milieu du désert et des superbes paysages de l'Oregon, en compagnie de tous ces amis qui se sont donnés tant de mal," remarque le cinéaste. "C'était très dur – mais tous les tournages le sont –, et j'ai eu le sentiment que, sur ce plateau, tout le monde avait participé à la réalisation du film. "


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Fiche technique
Réalisation : Guillermo Arriaga
Scénario : Guillermo Arriaga
Image : Robert Elswit, A.S.C. et John Toll
Costumes : Cindy Evans
Décors : Dan Leigh
Montage : Craig Wood
Casting : Debra Zane, C.S.A.
Superviseurs musicaux : Dana Sano et Annette Fradera
Musique : Hans Zimmer et Omar Rodriguez Lopez
Chef cascadeur : Brian Smyj
Producteurs : Walter F.Parkes et Laurie MacDonald
Producteurs exécutifs : Charlize Theron, Alisa Tager, Ray Angelic, Todd Wagner, Mark Cuban et Marc Butan
Co-producteurs : Beth Kono, Eduardo Costantini et Mike Upton
Directeur de production : Ray Angelic
Distributeur : Wild Bunch Distribution
Attachés de presse : Jérôme Jouneaux et Isabelle Duvoisin

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présentation réalisée avec l’aimable autorisation de

remerciements à
Suzanna Nilstam
www.wildbunch-distribution.com

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Publié dans PRÉSENTATIONS

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