* Walter, retour en résistance Gilles Perret (Parasite Distribution)

Publié le par 67-ciné.gi-2009











 Walter, retour en résistance documentaire de Gilles Perret




  




avec :
Walter Bassan, John Berger, Stéphane Hessel et Constant Paisant


durée : 1h23
sortie le 4 novembre 2009




à partir du mercredi 11 novembre au cinéma



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Synopsis
Le nom de Walter et le mot résistance, Gilles Perret les a toujours associés. Avant même de savoir ce que cela signifiait, Gilles savait que son voisin Walter avait été déporté dans un camp de concentration du nom de Dachau. À travers l'histoire de Walter Bassan, ancien résistant, ancien déporté haut-savoyard et sur fond de politique actuelle, deux questions se posent tout au long du film de Gilles Perret : Qu'avons-nous fait des idéaux du Conseil National de la Résistance ? , Résister se conjugue-t-il au présent ?


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Interview du réalisateur Gilles Pellet
- : « Comment avez-vous rencontré Walter Bassan et quel a été le déclic pour lui consacrer un documentaire ? »

Gilles Pellet : « Je connais Walter depuis que j'ai une dizaine d'années puisqu'il habite la même commune que moi et que mon père travaillait à côté de chez lui. Je connaissais son passé de résistant sans savoir vraiment ce qu'il signifiait. En grandissant, j'ai mieux compris. J'ai eu envie de faire le film avec lui parce que je suis toujours impressionné par sa droiture et son obstination à témoigner inlassablement. Rencontrer un homme qui a eu des convictions politiques qui lui ont d'ailleurs coûté cher dans les années quarante et le retrouver 65 ans plus tard avec les mêmes convictions, c'est plutôt rare en ce moment... et plutôt rassurant aussi. »

- : « Comme le souligne Walter, les acquis du Conseil National de la Résistance (retraites par répartition, sécurité sociale, liberté de la presse...) sont battus en brèche depuis plusieurs années par les décisions des gouvernements successifs sans que l'histoire de ces acquis soit rappelée ? Comment l'expliquez- vous ? »

Gilles Pellet : « Cela reste un grand mystère pour moi. J'ai pu me rendre compte au cours de la tournée d'avant-première du niveau de méconnaissance des spectateurs quant à la provenance de ces acquis. Rares sont ceux qui savent qu'ils proviennent de la résistance. Plus généralement, il semblerait que pendant bien longtemps, sous différents prétextes, il était plutôt conseillé de ne pas rappeler que ces acquis du CNR étaient dus principalement à l'influence des communistes ou des forces progressistes. »


- : « Alors que dans Ma Mondialisation, portrait d'un petit entrepreneur face à la mondialisation, vous adoptiez un ton relativement distancié et pince-sans-rire, avec Walter, retour en Résistance, vous semblez beaucoup plus offensif et engagé. D’où vient ce changement ? »

Gilles Pellet : « Je crois que cela vient du fait que le sujet est plus personnel puisque ma relation avec Walter est aussi forte, qu'ancienne. Lorsqu'on fait un film avec lui, il est difficile des rester apolitique et distancié. Et puis je pense qu'aujourd'hui, nous n'avons plus le droit de se taire face à certaines dérives gouvernementales. La période me parait grave. La population est de moins en moins cultivée politiquement, et les techniques démagogiques et populistes ont de plus en plus d'emprise sur elle. On assiste à une régression sociale, une diminution des libertés, un accroissement des inégalités, une récupération des symboles historiques, le tout bien emballé par une communication politicienne omniprésente, orchestrée de façon habile par notre Président de la République. Je crois que notre rôle de documentariste est de montrer et de dénoncer fa supercherie. »

- : « Alors que des anciens déportés comme Maurice Rajfus n'hésitent pas à comparer les techniques de rafle du Vel d'Hiv à celle de Calais aujourd'hui ou que des résistants comme Raymond Aubrac trouvent une continuité dans les pratiques de résistances d'hier et d'aujourd'hui, que répondez-vous à vos détracteurs qui vous accusent de pratiquer l'amalgame ? »

Gilles Pellet : « Ceux qui parlent d'amalgame voudraient faire croire que le film consiste à comparer le nazisme et le sarkozysme. Évidemment, il n'en est rien. Les comparaisons se font sur le champ politique uniquement. Rappelons que Walter a été déporté pour des raisons politiques, que le programme du CNR est un programme politique et que l'action que mène aujourd'hui le Président de la République est une action politique. Sur ce champ-là, nous avons le droit de faire des comparaisons et de poser des questions. C'est sûr que les réponses ne sont pas favorables à ceux qui parlent d'amalgame et qui préféreraient que l'histoire de la résistance soit plongée dans du formol. »

- : « Alors que la plupart des protagonistes du film (Walter Bassan, John Berger, Stéphane Hessel ) ont entre 80 et 95 ans, pensez-vous que la relève existe pour défendre pied à pied les acquis du CNR ? »

Gilles Pellet : « Souvent les gens ont peur de manquer de légitimité pour le faire mais lorsque ce sont des gens comme Stéphane Hessel ou Raymond Aubrac qui nous poussent dans ce sens, ça donne de l'énergie.
Il me semble que la relève existe et essaie de s'organiser mais, à l'instar de Raymond Aubrac, je crois qu'il faut non seulement défendre ce programme mais aussi en écrire un nouveau, aussi ambitieux, pour les générations à venir.
»


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Fiche technique
Réalisation : Gilles Perret
Image : Jean-Christophe Hainaud
Son : Didier Frédeveaux
Montage : Alain Robiche
Mixage : Bruno Rodriguez
Etalonnage : Nicolas Straseele
Producteur : Fabrice Ferrari
Production : La Vaka
Distributeur : Jean-Jacques Rue
Distribution : Parasite Distribution

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présentation réalisée avec l’aimable autorisation

remerciements à
Samantha Lavergnolle,
Gilles Perret et Jean-Jacques Rue
logos & textes © Parasite Distribution
photos © Eric Perret

Publié dans PRÉSENTATIONS

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